Chaque été, c'est la même problématique qui refait surface dans les étendues d'eau : la cyanobactérie revient. Conséquence : la baignade est interdite.
Météo France annonce un nouvel épisode de chaleur à partir de demain jeudi, un peu à l’image de celui de la semaine dernière mais qui devrait durer plus longtemps. Des températures largement au-dessus de 34 degrés et même 36 degrés sont prévues par endroit. Dans ces conditions, quoi de plus agréable que d’aller se baigner dans les plans d’eau ? Attention toutefois, les fortes chaleurs riment souvent avec la prolifération d’une algue microscopique appelée cyanobactérie et qui gâche le plaisir de faire un plouf… Ce micro-organisme de couleur bleu-vert se développe avec la chaleur dans les étendues d'eau où l'eau a tendance à stagner. L'algue peut être dangereuse pour l'homme et pour les animaux.
Une bactérie dangereuse pour le foie et le système nerveux
Certaines espèces de cyanobactéries sont capables de produire des toxines. Celles qui en produisent peuvent attaquer le foie et le système nerveux ou provoquer des gastro-entérites, voire des démangeaisons cutanées.L’Agence Régionale de Santé effectue régulièrement des contrôles de la qualité des eaux de baignade. Sur les 1 300 points de baignade en eau douce recensés au plan national en 2018, 43 sont situés en région Centre-Val de Loire (Cher : 6, Indre : 15, Indre-et-Loire : 10, Loir-et-Cher : 6, Loiret : 7 et aucun en Eure-et-Loir). Les contrôles portent sur l'évaluation de la qualité bactériologique des eaux : en effet, de nombreuses maladies peuvent être transmises par l’ingestion ou par contact avec une eau contenant des germes pathogènes (salmonelles, staphylocoques, entérovirus...). Dans les milieux naturels, d'autres germes témoins de contamination fécale (Escherichia coli et entérocoques intestinaux) sont donc recherchés. Un examen visuel de l’eau (mousse, huiles minérales,…) est également réalisé et peut parfois être accompagné d’analyses d’identification. Les paramètres de terrain sont également vérifiés : pH, saturation en oxygène, transparence.Les cyanobactéries présentes dans les eaux de baignade sont, selon leurs types, susceptibles de produire certaines toxines. Ces toxines peuvent engendrer des troubles dermiques, gastriques, neurologiques plus ou moins importants sur les baigneurs.
Des analyses spécifiques sont réalisées
En cas de risques sanitaires particuliers, des analyses spécifiques sont effectuées pour rechercher des cyanobactéries.
L’étang de la Vallée à Combreux
Dans le Loiret, plusieurs plans d’eau sont interdits à la baignade et à toute activité nautique. La baignade était interdite depuis ce mardi 4 août dans l'étang de la Vallée à Combreux. Le Département du Loiret avait pris cette mesure par précaution en qui attendant les résultats des analyses de l'eau menées par l’ARS. En effet, une prolifération d’algues bleues, les fameuses cyanobactéries, avait été observée. Bonne nouvelle pour les baigneurs : les résultats qui étaient attendus ce jeudi 6 août sont bons. La baignade est à nouveau autorisée à partir de 12 h. Attention toutefois, avec les très fortes chaleurs attendues ces jours-ci, la cyanobactérie pourrait se développer à nouveau.Suite à une prolifération d'algues bleues, la baignade à l’étang de la Vallée, à Combreux, est interdite, à titre préventif, en attendant les résultats des analyses de l'eau menées par l'agence régionale de Santé Centre-Val de Loire @ARS_CVDL.
— Le Loiret (@leloiret) August 4, 2020
? : D. Chauveau pic.twitter.com/MwwUODeRqM
L'Ile Charlemagne à Orléans
Depuis le lundi 27 juillet, la baignade sur l’une des deux zones est interdite suite au contrôle effectué par l’Agence Régionale de Santé et révélant la présence excessive de cyanobactéries. La pratique des activités nautiques est maintenue mais les usagers sont invités à ne pas ingérer d’eau et prendre une douche soignée après l’activité nautique. La pêche est également possible mais la consommation des produits de la pêche est suspendue.L’Agence Régionale de la Santé classe la qualité bactériologique de l’eau de baignade de l’Ile Charlemagne en caté-gorie "E", c'est-à-dire d’excellente qualité. Toutefois, le phénomène est récurrent : chaque année, la bactérie prolifère dès qu’il fait très chaud. L'écosystème dysfonctionne et entraîne un phénomène d’eutrophisation du plan d’eau. Il n’existe pas, à ce jour, de solutions miracles préventives et durables, permettant de se débarrasser définitivement des cyanobactéries. Chaque année des interdictions de baignade (en moyenne de 10 à 20 jours par an) et quelquefois des limitations de la pratique des activités nautiques sur le plan d’eau. La Métropole d’Orléans a mené des études qui ont conclu à la nécessité de s’engager dans une démarche de restauration du plan d’eau :
Dans le cadre du projet Parc de Loire, un budget spécifique de 1 millions d’euros a été alloué à cette opération et un assistant à maître d’oeuvre vient d’être recruté pour accompagner la ville d’Orléans et la Métropole dans le projet de restauration de la qualité de l’eau du plan d’eau de l’île Charlemagne. Cette opération s’étalera sur plusieurs années.
Pour ne pas prendre de risques, l'ARS recommande de se baigner dans un plan d'eau ou une rivière dans lesquelles l'eau a été contrôlée et est de bonne qualité.