Partir en vacances reste encore un luxe pour de plus en plus de Français. Au Secours populaire du Loiret, il n’était pas question d'abandonner les sorties d’été organisées pour ses bénéficiaires, même avec la crise sanitaire. Alors leur opération vacances s’est réadaptée.
Chaque année, des centaines de familles profitent d’une sortie l’été, grâce à la section loirétaine du Secours populaire. Mais en raison de la situation sanitaire, l’association a dû renoncer à organiser sa traditionnelle Journée des “oubliés des vacances”, initialement prévue en août au Futuroscope, pour près de 600 personnes.
Pour le Secours populaire, il n’était pas question d’abandonner ses bénéficiaires. Le format a ainsi été repensé sous forme de "Journées bonheur" : “Des sorties plus modestes, mais plus réparties dans le temps, pour respecter les consignes sanitaires !”, annonce Annie Renard, secrétaire générale de la fédération loirétaine.
Une journée pour s’évader
Et des destinations beaucoup plus locales : pique-nique au Parc floral de La Source, sortie accrobranche sur l’île Charlemagne, visite du château de Meung-sur-Loire et de La Ferté-Saint-Aubin… Mais aussi trois sorties plus lointaines : le parc de La Mer de Sable, le Parc Astérix et le Futuroscope, pour des groupes restreints.Une opportunité pour les familles qui ne peuvent pas partir en vacances, de s’évader, le temps d‘une journée. “Depuis le déconfinement, on nous martèle de sortir au cinéma, de partir en vacances… Mais les familles précaires ont déjà énormément de soucis d’argent pour payer leur loyer et leur facture énergétique. Elles ont besoin de sortir après cette période difficile de confinement. C’est un droit !”
Un droit, qui a tout de même un coût pour l’association... Pendant le confinement, l’antenne loirétaine a perdu près de 80 000 euros de chiffre d’affaires. Elle avait d’ailleurs lancé un appel à la générosité. “On a eu un afflux de dons pendant le confinement... Mais est-ce que ces personnes seront prêtes à redonner pour les vacances ?”, se questionne la secrétaire générale.
Le Secours populaire face aux victimes économiques du Covid-19
Si l’association a été durement touchée par la crise sanitaire, avec onze permanences d’accueil ouvertes sur les 21 que comptent le Loiret, elle a su s’adapter. “On s’est réinventés avec des jeunes bénévoles. On a mis en place une permanence téléphonique, avec des appels d’urgence depuis notre siège.” Près de 40 % des appels venaient de centre communaux d'action sociale (CCAS), d’assistantes sociales, mais également de travailleurs précaires ou d’étudiants isolés de la Source.La structure a constaté une augmentation des demandes de la part de personnes seules. “On a vu des cas dramatiques, comme des mamans qui n’avaient plus de lait pour leur enfant.” Et pour palier la fermeture des sites, trois Solidaribus, les véhicules itinérants du Secours populaire du Loiret, ont permis de porter 2 500 colis alimentaires à domicile. En tout, l’association dit avoir distribué 7 000 colis pendant les deux mois de confinement.