Le supermarché collaboratif "la Gabare" à Olivet dans le Loiret continue à fonctionner. Pour respecter les gestes barrière et assurer la sécurité des 1 000 sociétaires, le magasin a modifié son fonctionnement.
La Gabarre, le supermarché coopératif, est "en guerre"
C'est ainsi que Benoît Lonceint, le fondateur, s'exprime pour évoquer la situation de ce magasin atypique. Cette surface participative, qui a ouvert ses portes en septembre dernier, a dû revoir son organisation pour rester ouvert pour ses 1 000 coopérateurs tout en respectant les gestes barrière.Ce magasin, le premier dans le Loiret, fonctionne avec des copropriétaires : chacun a versé 100 euros de parts sociales et doit travailler 3 heures chaque mois pour le faire fonctionner. Les charges sont ainsi réduites, il n'y a que 4 salariés et les prix se doivent d'être plus attractifs, à qualité équivalente, que dans une superette dite "classique".
Une réorganisation indispensable
Pour respecter les règles de protection mises en place au niveau national, les "fameux gestes barrières", les trois salariés du supermarché qui travaillent sur place, portent masque et gants. La quatrième employée, chargée de la comptabilité, pratique depuis le début de la crise le télétravail.Pour autant, et c'est le principe, les coopérateurs effectuent beaucoup de tâches lors de leur trois heures de travail mensuelles.
C'est donc armés de gants, de masque et de solution hydro-alcoolique qu'ils travaillent dans les différents rayons : de l'entrée, au rayon "vrac", en passant par celui des "fruits et légumes", les allées et la caisse. D'ailleurs, la première règle, lorsqu'un coopérateur/client entre dans la coopérative, est de se laver les mains. En outre, les portes restent ouvertes afin que personne ne pose les mains sur les poignées.
Le volontariat, comme principe de base
La Gabare repose sur le volontariat : il a donc été décidé que chaque coopérateur est libre de venir effectuer ses 3 heures de volontariat (pourtant indipensable s'il veut, en temps normal, effectuer ses achats), quand il le peut.Soit en raison de son âge, soit à cause de son éloignement, et donc dans l’impossibilité de rejoindre le magasin, soit pour toute autre motif. Il a été demandé aux coopérateurs enrhumés et à ceux qui toussent de ne pas se rendre à la coopérative. D'autres se sont portés volontaires pour aider si nécessaire.
Tous les coopérateurs qui travaillent dans le milieu médical ont été dispensés de leur tâches mensuelles.
Pas de rupture de stock
L'approvisionnement se fait régulièrement, les produits sont mis tous les jours en rayon. (Il y a 6 500 références). Il n'y pas eu de rupture d'approvisionnement.Depuis le début du confinemet, le magasin a enregistré une baisse de 15 % de la fréquentation mais le volume des achats a augmenté de 35 %. Les coopérateurs achètent davantage : les familles sont à leur domicile, tout le monde mange à la maison et ce, trois fois par jour...
Le panier moyen était de 130 euros (hors taxe) avant la crise, il est désormais de 260 euros.
Les personnes âgées de plus de soixante dix ans peuvent venir faire leurs achats avant l’ouverture du supermarché, entre 8 h 30 et 9 h afin d’avoir plus de temps et d’espace. En outre, les personnes à mobilité réduite ou en situation de fragilité ont été identifiées : une chaîne de solidarité a été mise en place pour leur apporter les courses à domicile. Ils peuvent également déléguer à une personne de leur choix le soin de venir régler et emporter leurs courses.Les coopérateurs clients, s’ils sont venus plus nombreux que d’habitude le premier jour du confinement, n’ont jamais cédé à la panique ambiante et n’ont pas succombé à cet instinct grégaire qui, en dépit de toute raison, a poussé des foules compactes à vider les rayons des grandes surfaces, mettant en danger la santé de tous à cause de cette trop grande proximité. La Gabare, au contraire, prend soin de ses coopérateurs. Benoît Lonceint
Pendant la période de confinement, les horaires d’ouverture ont, eux aussi, été modifiés : la Gabare ouvre du mardi au samedi de 8h30 à 18h (au lieu de 21h).