Le collectif « La Loire vivra » a fait parvenir une tribune au Président de la République pour l’interpeller sur la construction du pont routier de Saint-Denis-de-l’Hôtel (Loiret). Un ouvrage qui doit être érigé à quelques centaines de mètres de la maison de Maurice Genevoix.
La Loire, l’académicien Maurice Genevoix, inhumé au Panthéon le 11 novembre, s'y est établi au lendemain de la Première Guerre mondiale. Sa maison des Vernelles qui surplombe le fleuve se trouve à seulement quelques centaines de mètres du pont routier que le conseil départemental du Loiret a le projet d’ériger.
Monsieur le Président, au moment d’accompagner ce grand disparu vers sa dernière retraite, et de refermer sur l’écrivain et le soldat qu’il fût la dalle lourde et le silence glacial du Panthéon, qui portera l’alerte parole de Maurice Genevoix, si justement sensible aux égarements du progrès ?
S’appuyant sur l’oeuvre de Maurice Genevoix, « surnommé parfois le 1er écologiste de France » le collectif d’associations « La Loire vivra » en appelle au Président de la République pour que le pont ne voit pas le jour.
"[Ce] pont routier, monstre de béton armé surgi de l’imagination des aménageurs du siècle dernier, veut planter ses mâchoires aveugles pour contourner l’est d’Orléans et faciliter les flux de marchandises. Au cœur des rives que M. Genevoix chérissait, celles dont il décrivait, avec une tendre complicité, le calme envoûtant, les ombres moirées, le charme délicat des grèves bleues, des arbres séculaires et du petit peuple joueur d’animaux sauvages - là exactement où il flânait, songeait, vivait et rêvait de mourir ! "
Emmanuel Macron sera-t-il sensible à la prose de la tribune envoyée par les détracteurs du pont autoroutier ? Comme il l’est de l’œuvre de Maurice Genevoix à laquelle il fut initié enfant par sa grand-mère...
En janvier 2020, le Président de la République s'était rendu à la maison des Vernelles, accompagné du petit-fils de l'écrivain Julien Larere-Genevoix. Ce dernier s'exprime dans une vidéo publiée par le collectif. "Il me parait diffcile d'imaginer que l'année de la panthéonisation, on valide un tel projet, qui objectivement, ne ressemble peut-être pas un à crime écologique mais a quelque chose dont on ne peut pas être fier".
« Nous souhaitons que le chef de l’Etat exprime son opinion sur la réalisation de cet ouvrage. Nous gardons l'espoir de faire reculer le conseil départemental du Loiret sur ce projet absurde de franchissement qui date du 20e siècle » commente Philippe Gasnier, conseiller municipal à Bou (Loiret).
"La Loire vivra" : tribune au Président de la République