Neuf personnes ont été mises en examen pour "extorsion" après avoir violemment agressé des hommes en quête de rendez-vous pour des "relations sexuelles", contactés via le site de rencontres Coco.gg, fermé cet été.
Ils ont de 19 à 29 ans, sont originaires du Loiret et ont été interpellés les 17 et 18 octobre derniers, à la suite d'une enquête de longue haleine. Neuf hommes suspectés d'avoir tendu des pièges via des messages échangés sur le site Coco.gg ont été mis en examen, a appris ce mercredi 23 octobre l'AFP auprès du procureur de la République de Montargis, confirmant une information de la République du Centre.
Désormais interdit, le site Coco.gg était, pendant un temps, le repaire numérique de toutes sortes de prédateurs à la recherche de prostitution, de pédopornographie, voire de relations sexuelles avec des mineurs. "Huit victimes, à la recherche de rendez-vous intimes, ont subi de violentes agressions physiques à Nogent-sur-Vernisson, dans le Loiret, après avoir échangé avec des individus sur le site Coco.gg", indique le procureur de la République de Montargis Jean-Cédric Gaux.
Un mode opératoire bien rodé
"Le mode opératoire était toujours le même : agressées très violemment par trois à six personnes cagoulées, la nuit, dans des halls d'immeubles ou sur la voie publique, les victimes étaient frappées parfois à l'aide d'objets contondants comme des barres de fer", décrit le procureur de la République.
Ces hommes étaient alors forcés de remettre leurs biens personnels, comme leurs cartes bancaires ou téléphones portables. "À ce stade de l'enquête, il apparaît que le mobile visé est davantage crapuleux que lié à l'orientation sexuelle", a précisé la même source, indiquant que les victimes cherchaient autant des relations hétérosexuelles qu'homosexuelles, et "qu'aucune injure homophobe n'a été relatée par des victimes".
Une enquête de longue haleine
L'affaire remonte à janvier 2024, lorsqu'un habitant de la commune évoque de possibles agressions auprès des gendarmes, entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire.
Au fil des investigations, les enquêteurs sont remontés à deux premiers suspects en avril, mis en examen "pour extorsion" et placés en détention provisoire.
Mi-octobre, sept autres mis en cause sont interpellés, puis mis en examen pour "extorsion en bande organisée". Au total, neuf personnes, identifiées grâce à leurs téléphones et à la vidéosurveillance, ont été mises en examen dans cette affaire, dont sept placées en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire ou remis en liberté. Tous nient les faits.
"Une cinquantaine de personnes ont été contactées", parmi lesquelles huit sont allées physiquement sur les lieux avant d'être agressées, selon l'information judiciaire qui se poursuit.
Le parquet de Paris a annoncé le 25 juin la fermeture du site Coco.gg, "connu depuis de nombreuses années comme étant un facilitateur de commission de diverses infractions, notamment des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d'homicides", selon la procureure de Paris.