Déjeuner solidaire de Noël contre l'isolement : «je ne suis plus seule»

L'antenne de Montargis des Petits Frères des Pauvres organisait un déjeuner de Noël ce lundi midi en compagnie d'une dizaine de bénévoles et de personnes aidées par l'association. 

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«A la base, on devait être une vingtaine, finalement on n'est qu'un douzaine, tant mieux, ça veut dire que certains ont pu fêter Noël en famille ou avec des amis» dit Brigitte Ferry, responsable d'équipe aux Petits Frères des Pauvres de Montargis (Loiret), en ouvrant la porte de la salle à manger décorée de guirlandes rouges. Les convives sont quasiment tous des retraités, venus en qualité de bénévole ou de personne aidée par l'association qui lutte contre l'isolement. 

A une extrémité de la table, Jean, 88 ans, écrase la nourriture servie dans l'assiette de son épouse, victime d'un AVC quelques années plus tôt qui l'a laissée quasiement muette. Brigitte pose une main sur son épaule recouverte d'un pull bleu sous lequel une chemise blanche à fine rayures et une cravate assortie paraissent, attrappe son assiette et après l'avoir passée au micro-onde. «Ils pensent à nous, dit Jean au sujet des bénévoles. Ils nous téléphonent, passent nous voir, heureusement qu'ils sont là».

L'ancien employé dans le commerce et son épouse Lucienne, ancienne secrétaire commerciale, avaient l'habitude de rencontrer du monde ; des clients, des grossistes, des collègues. Aujourd'hui à la retraite, ils ne sont plus que tous les deux. Leur fils de 67 ans vit à Montpellier, une nièce réside à Montbelliard et quelques cousins sont restés en région parisienne. Ils ont passé le réveillon seuls, Jean s'est endormi devant la télévision avant d'aller se coucher sur les coups de 10h. Ils sont arrivés les premiers ce matin, après roulé tranquillement le long des 20 km qui les sépare du local des Petits Frères. 

Bénévoles et personnes aidées par l'association ont mis la main à la pâte pour préparer le repas : toast, pintade farcie, asperges... Le tout arrosé de quelques verres de vin partagés en discutant de la croisière sur le Rhin qu'a fait Brigitte il y a quelques années, celle de Jean sur l'Amazone ou encore de ceux qui n'ont pas pu venir. 

«Je me sens plus seule ici, dit Raymonde. On s'entend bien et les journées passent vite». Cette retraité sans enfant, qui vit avec son chat, a rejoint l'association en 2014 sur les conseils d'une amie qui vit à Orléans. «L'après-midi même, deux bénévoles sont venus em voir. Je leur ai dit que je ne pouvais pas me déplacer seule, ils m'ont dit que ce n'était pas un problème, et c'est vrai, on vient toujours me chercher». Assis à côté d'elle, Jean-Marie, un bénévole, renchérit ; «c'est un échange, on leur apporte quelque chose et eux aussi. J'ai appris à écouter grâce aux personnes auxquelles je rends visite». 

Si certains bénévoles se refusent à employer le mot «amitié» pour qualifier la relation établie avec la personne dont ils s'occupent, «on n'est ni un ami, ni un membre de leur famille», Jean-Marie lui, l'utilise. «Je rends visite à une dame qui ne peut plus lire, c'est moi qui lui fait la lecture du livre qu'elle choisie, j'y vais autant par plaisir pour la lecture que pour la voir, même si j'essaie de garder une distance, une amitié se crée». Viens l'assiette des dessert, où trône un gâteau personnalisé avec l'initiale de chacun.

Le regard de Brigitte Ferry, responsable d'équipe depuis 3 ans à Montargis




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