Montargis : l'impossible retour d'un général d'empire, victime du refroidissement entre Moscou et Paris

A l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, l’inhumation des dépouilles du général Charles-Etienne-César Gudin devait résonner comme une consécration posthume. Un rendez-vous différé. Pour le moment.

C’est une histoire rocambolesque, sortie des limbes. En juillet 2019, une équipe d’archéologues franco-russe exhume près de Smolensk, en Russie, un cercueil finement décoré. L'examen indique que le squelette est unijambiste. Les analyses ADN effectuées confirment un faisceau d’indices concordants : c’est bien la dépouille du général d’empire Charles-Etienne-César Gudin, natif de Montargis, mort le 22 Août 1812 à Smolensk. Il avait 24 ans. Fauché par un boulet, ce militaire de haut rang avait été amputé à hauteur du genoux. Napoléon Ier va veiller sur son agonie, signe de son attachement et de son affliction.

Sur le coup, la découverte inopinée de ce cercueil et l’identité du squelette sont très médiatisées. Les partisans de ce général d'empire esquissent l’éventualité de son inhumation aux Invalides en présence des deux chefs d’Etat, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, Albéric d’Orléans, descendant direct de ce général d'empire, rend un vibrant hommage à "cet officier  exceptionnel qui consacra sa vie à la France et se distingua dans les engagements parmi les plus héroïques de notre histoire".

Avant de conclure par un rappel intimiste et personnel. "Descendant direct à la fois de César Gudin et du gouverneur de Moscou nommé par Napoléon en 1812, marié à une Russe et père de trois enfants qui partagent la joie de nos deux cultures, ces honneurs conjoints rendus avec les Russes me semblent une occasion unique d’entretenir notre relation pacifique avec la Russie par delà  les égoïsmes nationaux."

"Le général Charles-Etienne-César Gudin, mort pour la France"

Mais "il y a un problème", constate le descendant du général d'empire. "J’ai écrit au président de la République. La lettre est datée du 24 Janvier. Son Directeur de Cabinet m’a répondu le 20 Avril. Il m’indique 'qu’en raison de l’abondance des correspondances', le Président n’a pas pu m’apporter une réponse circonstanciée. Donc le sort de la dépouille du général Gudin reste totalement inconnu. Il n’y a aucune raison officielle pour ne pas demander son rapatriement et son inhumation aux Invalides."

Pourtant, affirme Albéric d'Orléans,  "l’Élysée nous avait fait part de son accord pour rapatrier le corps. Qu’une place aux Invalides l’attendait entre Rouget de l’Isle et le maréchal Leclerc". En attendant, Albéric d’Orléans a lancé une pétition en ligne sur le site Change.org. En une semaine, elle a recueilli 500 signatures. Son espoir et il ne s’en cache pas, c’estle retour de la dépouille du général César Gudin et une inhumation aux Invalides, à l’occasion de bicentenaire de la mort de Napoléon Ier. De guerre lasse.

Désormais, il n’exclue plus l’éventualité de demander aux Russes de rapatrier cette dépouille, à moins que lui-même ne fasse le voyage à Moscou. L’idée étant d’inhumer Charles-Etienne-César Gudin dans le caveau familial de Saint Maurice-sur-Aveyron, en attendant le réchauffement des relations diplomatiques entre Moscou et Paris.

 

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