La Croix-Rouge du Loiret est intervenue cette nuit, du vendredi 19 au samedi 20, pour porter assistance à 700 passagers, coincés sans électricité dans un train Paris-Clermont pendant près de 7 heures. Le tout par une nuit glaciale.
Les 700 passagers du Paris - Clermont-Ferrand ont vécu l'enfer cette nuit du vendredi 19 au samedi 20 janvier. Partis de la gare de Bercy à 19h, les usagers n'ont atteint leur destination finale que peu après 6h. Avec plus de 11 heures de retard.
😰 11h pour rejoindre Clermont depuis la capitale…
— Les Usagers du Train Clermont-Paris (@TrainClermont) January 20, 2024
Cette nuit, couverture de survie, La Croix Rouge au secours des voyageurs, on aura tout vu sur cette ligne… pic.twitter.com/JUt1eGnx8z
La cause du sinistre : une panne de locomotive, 100 mètres avant la gare de Nogent-sur-Vernisson, qui a coupé le train du monde. "La gare de Vernisson était fermée donc il n'y a pas eu de possibilité de se raccorder au réseau électrique", raconte Alexandre Brimont, directeur territorial d'urgence et de secourisme à La Croix-Rouge du Loiret. Pendant plusieurs heures, le train est sans chauffage, par une nuit où les températures se rapprochaient dangereusement du 0 degré.
Une entorse et une crise d'angoisse
L'association est prévenue par la préfecture à 21h20, et envoie six secouristes de l'antenne de Montargis au chevet des passagers. Première étape : des évaluations de santé. "On a eu une personne qui s'est fait une entorse en voulant descendre du train, et une crise d'angoisse." Au total, les secouristes distribuent pas moins de 650 couvertures de survie.
Vers 22h, c'est au maire de Nogent-sur-Vernisson d'être prévenu par La Croix-Rouge. "Ils attendaient un changement de locomotive envoyée de Paris, mais pas avant 1h30 du matin", explique Philippe Moreau. Sur demande de la sécurité civile, l'élu met à disposition un gymnase "chauffé, avec cuisine, café" pour une trentaine de passagers, descendus du train et ayant demandé à des proches de venir les chercher.
"L'ambiance était bonne, il n'y a pas eu de panique, les services et les élus étaient là pour entourer les passagers... ce n'était pas anxiogène, assure le maire. La bonne humeur a pu être conservée dans cette mauvaise expérience."
Retrouver de l'électricité
Pendant ce temps, le train n'est pas évacué. "La priorité de la SNCF, c'était de remorquer le plus vite possible train vers Montargis pour retrouver une alimentation électrique, et une évacuation aurait retardé l'opération", selon Alexandre Brimont de La Croix-Rouge.
Vers 1h15, la locomotive tant attendue arrive de Paris, ramène le train à Montargis. La Croix-Rouge y distribue des collations fournies par la SNCF. Sur les coups de 3h, le train repart enfin, dans le bon sens cette fois, direction Clermont-Ferrand.
Sur les réseaux sociaux, les passagers sinistrés racontent leur calvaire. "C'est pour nous tuer ? Pas de chauffage, pas d'électricité, pas d'eau, pas à manger, pas de nouvelle", s'est plaint lléana sur X.
"Heureusement on a eu, dans une situation d'urgence, La Croix-Rouge qui est venue nous donner des couvertures de survie parce que sinon on avait extrêmement froid dans le train", a témoigné sur RMC Info un passager qui s'est présenté sous le nom de William.
Schéma d'alerte et fiches actions
Dans ces conditions, Alexandre Brimont se félicite du "schéma d'alerte efficace" de La Croix-Rouge dans le Loiret, qui permet d'avoir "une intervention la plus rapide possible sur le terrain". Avec deux autres associations de sécurité civile, La Croix-Rouge a ainsi signé une convention avec la SNCF pour "délimiter les champs d'action" de chacun en cas de sinistre semblable à celui de cette nuit. Même satisfaction du côté de la mairie de Nogent-sur-Vernisson, où le plan communal de sauvegarde contient une fiche actions qui prévoit "un train bloqué ou un bus en panne". Résultat : "Chacun sait ce qu'il doit faire dès qu'on est prévenus", se réjouit le maire, Philippe Moreau.
Le train a fini par arriver à Clermont-Ferrand peu avant 6h du matin, après 11h de trajet, contre 3h30 indiqués sur le billet. La SNCF a promis une compensation à hauteur de 200% du prix du billet aux passagers.