Ce jeudi 27 février, le procureur de Montargis Loïc Abrial s’est exprimé sur l’affaire des deux pompiers volontaires du Loiret soupçonnés d'avoir commis des agressions sexuelles sur de jeunes sapeurs-pompiers. Il n’exclut pas que d’autres victimes se fassent connaître.
"Nous poursuivons la recherche d’autres témoins, éventuellement d’autres victimes", a expliqué le procureur de la République de Montargis, Loïc Abrial, à l'occasion d'une conférence de presse ce jeudi 27 février. "La médiatisation de cette affaire incitera peut-être d’autres personnes à déposer plainte".La veille, le procureur avait confirmé une information de nos confrères de France Bleu Orléans selon lesquels deux pompiers volontaires de Corbeilles-en-Gâtinais (Loiret) soupçonnés d'avoir commis des agressions sexuelles sur de jeunes sapeurs-pompiers avaient été mis en examen par le parquet de Montargis.
Une parole verrouillée
Pendant sa conférence de presse, le procureur a tenu à rappeler qu’il "n’y a en réalité pas une mais deux enquêtes distinctes qui portent sur les agissements de deux sapeurs-pompiers volontaires qui n’ont jamais agi en même temps." La première concerne un homme de 50 ans, le président de section des jeunes sapeurs-pompiers de Corbeilles-en-Gâtinais , qui recevait régulièrement et depuis plusieurs années des jeunes sapeurs-pompiers à son domicile, en dehors de toute activité officielle. "Il était admiré et apprécié, ce qui lui permettrait d’avoir une emprise sur les victimes et donc de verrouiller la parole", a décrit le procureur de la République. "Il a ce côté prédateur sexuel".
Placé en garde à vue le 5 août 2019, il est mis en examen le 21 novembre 2019 pour d’autres victimes, "à la fois pour des faits d’agression sexuelles et pour des faits de corruption de mineurs. De nombreux témoins restent à entendre ces prochaines semaines".
Un pompier ex-victime devenu agresseur
La deuxième enquête concerne un homme de 21 ans, formateur des jeunes sapeurs-pompiers volontaires de Corbeilles. Victime dans sa jeunesse des agissements de l’homme de 50 ans, il serait à son tour passé à l’acte entre 2014 et 2019. "Sept jeunes sapeurs-pompiers âgés de 14 à 17 ans, garçons et filles, ont reçu des propositions à caractère sexuel, des photos à caractère pornographique et ont subi des agressions sexuelles", a précisé le procureur de la République Loïc Abrial.Placé en garde à vue le 22 août 2019, il a dû être hospitalisé "par rapport à sa fragilité psychologique". Son état de santé amélioré, il a été de nouveau placé en garde à vue le 8 janvier 2020 et a reconnu un certain nombre de faits, en minimisant le caractère illicite de ces gestes, expliquant que pour lui il y avait "relations amoureuses et gestes parfaitement consentis". Il a depuis été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.