Ce vendredi 28 mars, les quatre syndicats représentatifs de l'entreprise Auchan appelaient les salariés à se mobiliser pour défendre leur pouvoir d'achat et leurs salaires. Un mouvement bien suivi dans le Loiret, où les 3 hypermarchés (Saint-Jean-de-le-Ruelle, Gien et Olivet) et le supermarché de la marque (Saint-Jean-de-Braye) ont été perturbés par la grève.
Un mouvement de grève qualifié d'historique par les syndicats ce vendredi 28 mars : les quatre organisations représentatives des salariés d'Auchan (CGT, CFDT, FO, CFTC) se sont en effet entendues pour la première fois pour lancer un appel à la mobilisation.
Appel entendu par les salariés loirétains de la marque, comme dans l'hyper de Saint-Jean-de-la-Ruelle, où ils ont quitté les rayons pour venir expliquer aux clients leurs conditions de travail :
"On manque de personnel, on manque de bras pour remplir les rayons, pour recevoir correctement les clients", estime Yan Lavielle, élu du personnel CFTC.
"Les personnels sont au bord du burn-out, renchérit Caroline Blot", déléguée CFDT Auchan Val-de-Loire "On nous demande de faire le travail de 3 personnes. Puisque les conditions sont de plus en plus dures, il y a énormément de démissions, et ils n'arrivent pas à recruter."
Mais c'est avant tout pour défendre leurs salaires que les salariés se mobilisent aujourd'hui : lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction du groupe a proposé une augmentation de 1,3%. Une offre considérée comme un affront, avec une inflation qui devrait tourner autour de 3,5%.
Et cela viendrait s'ajouter à des pertes de salaire d'ores et déjà effectives :
"On perd nos acquis, on nous enlève tout", poursuit Caroline Blot "Les primes trimestrielles s'élevaient à environ 1200€ par an, j'ai eu 90€ cette année. Idem pour la participation aux bénéfices, jusqu'à 1600€ auparavant, 17€ cette année !"
Sur les salaires généralement très bas de la grande distribution (à peine plus élevés que le SMIC, même après de nombreuses années de présence), ces ponctions sont catastrophiques pour certaines familles, se traduisant par une perte de pouvoir d'achat.
Les salariés demandent donc à vivre décemment de leur travail, et les syndicats posent comme principale revendication la réouverture des NAO, avec une hausse de 5% des salaires en base de négociation.