Le nouveau préfet de la région Centre-Val de Loire s'engage : aucun jeune migrant à la rue le 31 août

Les associations dénonçaient la situation réservée à 137 jeunes migrants récemment devenus majeurs, et menacés d'être à la rue dès le 31 août. Un dossier brûlant que le nouveau préfet a récupéré dès son arrivée. 

"Je suis immergé dans mon poste, et j'entends agir." Départ sur les chapeaux de roue pour Pierre Pouëssel. Nouveau préfet du Loiret et de la région Centre, celui qui a déjà été préfet du Loir-et-Cher entre 2004 et 2008 avait déjà bien en main les dossiers régionaux pour sa nomination, ce lundi 26 août. 
 

Pas un seul jeune à la rue


Il a à peine 4 jours pour trouver une solution à un dossier sensible. Le 22 août, une centaine de personnes rassemblées place du Martroi à l'initiative de l'association Education sans frontières et du Collectif de Soutien aux Jeunes Isolés du Loiret. 137 jeunes migrants isolés, tout juste devenus majeurs, sont menacés d'être remis à la rue le 31 août. "Or ce n'est pas parce qu'ils sont majeurs qu'ils sont autonomes" soulignait Ségolène Petit, l'une des organisatrices. Tous scolarisés, ces très jeunes majeurs pourraient bénéficier d'une formation professionnalisante. 
 
Face à la situation, le préfet s'y est engagé : au 31 août, "il n'y aura personne à la rue". "Ils auront tous des papiers, une carte d'étudiant pour la plupart, ou d'autres permis de séjours, ce qui leur permettra de travailler, ajoute Pierre Pouëssel. En ce qui concerne l'hébergement, nous allons faire du cas par cas entre les places disponibles en CHRS, en hébergement d'urgence, l'accès au logement social, les maisons de famille... Il faut envisager toutes les solutions. L'essentiel, c'est l'intérêt des jeunes." 
 

L'hôtel : cher et inefficace


Pierre Pouëssel s'est également exprimé plus largement sur la politique d'accueil des mineurs et jeunes majeurs étrangers par l'Aide Sociale à l'Enfance. "L'Etat, à partir de 2014, a accepté de prendre en charge l'hébergement des jeunes majeurs sortis de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) et a choisi la formule hôtelière. Elle est très coûteuse, et socialement inefficace, car les jeunes sont largements livrés à eux-mêmes. C'est un pis-aller, pas une formule satisfaisante", tranche-t-il. 

Pour mémoire, le département d'Indre-et-Loire a été condamné deux fois notamment pour défaut de mise à l'abri de mineurs non-accompagnés.
 
Plus récemment, en mars 2019, le collectif Accueil des Exilés et Régularisation des Sans-Papiers d'Eure-et-Loir alertait sur des soupçons de mauvais traitements dans des hôtels hébergeant des jeunes migrants. En juin 2018, déjà, un hôtel de Chartres faisait l'objet d'une enquête préliminaire pour des suspicions de maltraitance. 
 
Le nouveau préfet rappelle tout de même que la compétence de l'Aide Sociale à l'Enfance appartient aux départements. Une harmonisation des politiques dans ce domaine dépendra donc des bonnes volontés.

Longtemps au cabinet du ministre socialiste Pierre Joxe, Pierre Pouëssel repousse aimablement, mais pas complètement, l'étiquette de "préfet de gauche" : "J'incarne la neutralité de l'état, ça ne veut pas dire la neutralisation de ses convictions". 
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