Ce rapport, co-écrit par la députée de la 5ème circonscription du Loiret et dévoilé ce mercredi, propose de diviser ce service obligatoire en trois étapes, à partir du collège et jusqu'à l'âge de 25 ans.
L'élue Les Républicains du Loiret, Marianne Dubois, est une spécialiste des questions de Défense, secrétaire de la commission de la défense nationale et des forces armées et c'est à ce titre qu'elle a été désignée en 2017 co-rapporteur d'une étude de grande ampleur visant à réintroduire une forme de service national pour les jeunes. Rien à voir avec le retour des classes à l'armée, il s'agissait plutôt de redonner des repères de citoyenneté et de respect de la nation aux adolescents et aux jeunes adultes.Avec sa collègue Emilie Guerel, députée LREM du Var, Marianne Dubois devait être la première à annoncer les contours du nouveau service national obligatoire lors de la séance, ce mercredi 14 février, de la commission de Défense de l'Assemblée.
La surprise de la députée du Loiret a donc été grande, hier matin, en entendant le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, affirmer que le service national universel deviendrait obligatoire et en en livrant les grandes lignes avant la présentation des travaux des parlementaires.
La réaction de Marianne Dubois a fusé par le biais d'un communiqué de presse intitulé "un rapport qui dérange ?". Elle y écrit notamment :
"Les travaux ont été menés en bonne intelligence avec Emilie Guerel, le co-rapporteur (LREM) de cette mission, malgré la volonté de leur mettre des bâtons dans les roues!". Marianne Dubois ajoute que la divulgation anticipée du rapport est irrespectueuse du travail parlementaire :
"Pourquoi cet acharnement ? Parce que le résultat des travaux, du scénario, est pragmatique, construit à partir d'informations et d'un travail sérieux, de longue durée et non d'une promesse démagogique de campagne. Avec ce rapport, les députés prônent le retour à la raison.
L’objet de ce rapport n’est ni de plaire, ni de déplaire au président de la République mais de renforcer les liens Armées/Nation à travers notre jeunesse au service de la France."
Les 3 étapes du nouveau service national obligatoire
Première étape au sein des collèges. Le rapport, présenté ce mercredi devant la commission Défense de l'Assemblée nationale, propose "un enseignement moral et civique renforcé" à l'école ainsi qu'"une semaine annuelle de la défense et de la citoyenneté (obligatoire)" entre 11 et 16 ans, qui se déroulerait au sein même de l'établissement scolaire et incluant une formation aux premiers secours. Parmi les intervenants mobilisés figureraient le corps enseignant mais aussi l'armée, les pompiers, des associations de mémoire et des étudiants en médecine.A 16 ans, une semaine à l'internat. Ensuite, à 16 ans, interviendrait "un rite de passage" pour exercer les connaissances et compétences acquises, qui se substituerait à l'actuelle Journée de Défense et de Citoyenneté (JDC) : soit une semaine en internat pendant les vacances scolaires (une "école de la fraternité"), soit une semaine en immersion au sein du monde associatif, suggèrent les rapporteures Emilie Guerel (LREM) et Marianne Dubois (LR).
Une dernière étape non obligatoire. Enfin, entre 16 et 25 ans, serait prévue "une incitation à l'engagement" non obligatoire dans le cadre d'une montée en puissance des dispositifs déjà existants : service civique, garde nationale, engagement associatif... "L'engagement constitue avant tout un choix personnel qui repose sur le volontariat", font-elles valoir pour justifier le caractère optionnel de cette phase. En échange, les jeunes pourraient bénéficier de droits en matière de formation ou encore de transports à tarif préférentiel. Ce "service national universel, adapté à notre époque", serait "susceptible d'emporter l'adhésion de la jeunesse et d'être utile à la société", concluent les rapporteures, qui ont conduit 25 auditions (armées, jeunes, milieu éducatif, associations...).