Après plusieurs accidents, les syndicats d'agents du réseau orléanais Tao affirment avoir fait remonter des propositions à la métropole pour mieux sécuriser les abords du tramway. Une collision a fait un nouveau blessé mercredi 26 janvier.
Un garçon de 13 ans coincé sous la rame, une cycliste renversée, une piétonne percutée, sans compter les multiples chocs avec des automobiles. Depuis plusieurs années, le tramway d'Orléans est victime d'accidents à répétition plus ou moins régulière, aux gravités diverses. Ce mercredi 26 janvier, un adolescent de 13 ans en trottinette a, à son tour, été renversé avant d'être transporté à l'hôpital de la Source.
Même si aucun accident de tramway n'a été fatal à Orléans, ces cas interrogent sur la sécurité des abords des voies, notamment au niveau de la place Halmagrand et du carrefour entre la rue Eugène-Vignat et le boulevard Alexandre-Martin. Une zone où trois accidents entre un tramway et un piéton ou un utilisateur de mobilités douces se sont produits depuis 2019.
Pour endiguer ce problème, "on fait une grosse sensibilisation et beaucoup de formations auprès des conducteurs", expliquait en 2019 le directeur de Keolis Orléans Métropole, exploitant du réseau de transport Tao, Fabrice Mayer auprès de France 3 Centre-Val de Loire. Et "on travaille sur une campagne de communication à destination des piétons et cyclistes utilisateurs de la voirie".
Des points noirs en matière de sécurité
Deux ans et demi plus tard, il reste encore du boulot à en croire Dimitri Thibault, responsable du syndicat Sud Tao et conducteur de tramway. Selon lui, après un accident, les syndicats avaient fait remonter plusieurs propositions à la direction de Keolis Orléans et à la métropole, dont "l'installation de barrières de type passage à niveau, des radars de feu et de la prévention dans les collèges et lycée avec des agents de Tao", liste-t-il. Propositions qui seraient restées jusqu'à présent lettre morte.
Car les conducteurs ont des explications à l'accidentologie orléanaise : "On a des automobilistes qui grillent des feux, et des vélos et des trottinettes qui se sentent exemptés du code de la route", assure Dimitri Thibault. Au carrefour Halmagrand, "on est censés passer à 40 km/h, mais tous les collègues savent qu'il faut passer à seulement 20, parce que si on a piéton qui passe sans regarder, on ne pourra pas s'arrêter à temps en allant à 40".
Halmagrand est un des "points noirs en matière de sécurité" identifiés sur le réseau de tram orléanais, avec la rue des Carmes en centre-ville et les Trois Fontaines à Saint-Jean-de-la-Ruelle pour la ligne B. Sur la ligne A, "avec tous les sites partagés, il y a pas mal de collisions avec des voitures", note Dimitri Thibault, notamment aux croisements entre le tram et les quais de Loire.
Bientôt de nouveaux aménagements ?
Keolis assure de son côté qu'une réunion de travail est planifiée "pour analyser le carrefour Halmagrand et étudier les zones accidentogènes" avec le responsable qualité sécurité et environnement de l'entreprise. Avant la potentielle remontée aux instances de la métropole d'aménagements à réaliser pour sécuriser la zone.
Contactée, la métropole d'Orléans préfère ne pas s'exprimer tant que l'enquête devant déterminer les raisons de l'accident de mercredi n'est pas bouclée. L'intercommunalité promet malgré tout que "des études vont être menées avec l'ensemble des protagonistes". Les travaux menés sur le carrefour ces dernières années ont concerné le renouvellement du revêtement et du système d'alimentation du tram par le sol.
En 2019, selon le ministère des Transports, les collisions avec un tramway ont entraîné la mort de quatre personnes. La même année, 391 piétons et 178 cyclistes sont morts dans des accidents de la circulation.