Dans le quartier de la Source à Orléans, les deux boucheries ont fait rentrer des pièces de mouton en prévision de l'Aïd. Avec parcimonie
car "beaucoup de musulmans sont partis en vacances". D'autres ont choisi de financer l’achat d’un mouton pour le redistribuer aux plus nécessiteux.
Ismahane et Abdeldjalil sortent de l’épicerie principale du quartier de la Source. Un peu plus tôt, Abdel s’est rendu à la mosquée pour prier. Tous les deux sont étudiants en master de géomatique à l’Université d’Orléans. Leurs familles se trouvent en Algérie alors, pour eux, en ce premier jour de l'Aïd, pas question de faire sacrifier un mouton, ils vont se contenter de le fêter avec des morceaux halal. Abdel a l’intention de se préparer un tajine tandis que Ismahal grillera deux steaks de mouton.
Derrière eux, l’épicerie des Halles de l’Indien ne désemplit pas. Tout près de la caisse, les fruits et légumes nous tendent les bras. Poivrons, tomates, oignons, pastèques. Au fond, les néons illuminent d’une lumière rose l’étal de viandes. Toute l’année, les habitants de ce quartier cosmopolite de la Source viennent se fournir ici en viande halal. Et les merguez comptent parmi les meilleures d’Orléans !
En prévision de l’Aïd, le propriétaire du magasin se fait livrer demain 50 agneaux, préparés dans l’abattoir d'Aschères-le-Marché, le seul habilité dans le Loiret par la préfecture pour la découpe rituelle.
« 50 agneaux, ce n’est pas tant que ça par rapport à d’autres boucheries », réagit le gérant de l’épicerie, El-Hargi Anj. « Beaucoup de gens sont partis en vacances et fêtent l'Aïd là où ils se trouvent. »
Le gérant de la supérette Halal, située place Ernest Renan, confirme la tendance. « C’est calme » dit-il sur un ton placide tandis qu’il rend la monnaie à deux jeunes femmes.
Nour est habillée d’un djellaba blanche et d’un simple foulard noir qui couvre ses cheveux. Avec Amina, voilée de noir de pied en cap, elles se sont données rendez-vous à la Source, leur quartier d’origine. Amina, 24 ans, est venue exprès de Blois où elle est enseignante pour voir son amie. « Tous les ans, nous nous retrouvons le premier jour de l’Aïd pour prendre un thé avec des gâteaux. Ensuite, je vais aller rejoindre ma famille à Trappes en région parisienne », explique-t-elle tout sourire.
Etudiante en anglais, Nour, elle, va rester sur la Source. « Nous serons une dizaine à table. Cette année, ma famille a fait le choix de financer l’achat d’un mouton au Maroc pour le redistribuer aux plus nécessiteux ». Un sacrifice par procuration qui est de plus en plus tendance dans la communauté musulmane comme le souligne France Info.
Avant de rejoindre leur famille, les deux jeunes femmes vont passer chez le couturier car l’Aïd c’est l’occasion aussi de se parer de ses plus beaux atours, les vêtements de Nour et d’Amina seront très colorés assurent-elles.
Selon la tradition, le rite de l’Aïd doit durer trois jours.