La Fédération Française de Football a annoncé ce jeudi 22 avril la suspension des championnats de Division 2 Féminine et de Nationale 2 Masculin. De cette décision, les joueuses de l'US Orléans ressentent une profonde injustice.
La décision est tombée ce jeudi 22 avril. Le Comité Exécutif de la Fédération Française de Football (FFF) a mis un terme non seulement au championnat de National 2 masculin, mais aussi de Division 2 féminine pour la saison 2020-2021. La décision s'explique, sans surprise, par l'épidémie de Covid-19 et les mesures sanitaires prises par le gouvernement.
Les acteurs du football féminin (AFPF, @unecatef_coachs et @UNFP) prennent connaissance avec tristesse et incompréhension de la décision de @FFF de mettre un terme de façon prématurée au championnat de D2, suspendu depuis la fin du mois d’octobre.
— UNFP (@UNFP) April 23, 2021
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La FFF étudiait pourtant la possibilité d'une reprise "à compter du 3 mai" selon leur communiqué de presse. Mais "en raison d'un calendrier très restreint, avec un nombre important de journées à disputer, sans aucune possibilité de report, avec des délais incompressibles et nécessaires d'entraînements auparavant, il apparaît impossible de mettre en place une reprise satisfaisante et raisonnable de ces compétitions".
"On nous a baladées toute la saison"
Aucune montée ni aucune descente de compétition n'auront donc lieu cette année. Pour les joueuses de l'US Orléans, en tête du groupe A du championnat de D2 féminine, c'est la douche froide, à l'image de Mariane Amaro, l'une des défenseuses.
La jeune femme de 27 ans arrive en fin de carrière et sacrifie beaucoup pour le foot depuis qu'elle est jeune. "Je n'ai plus énormément de saisons à jouer et là on m'annule les deux derniers championnats. Je suis à la fois frustrée et énervée parce qu'il y a des compétitions, même féminines, comme en volley ou au basket qui sont maintenues".
Au sein de l'équipe, la déception fait peu à peu place au sentiment d'injustice. Angeline Quentin, la capitaine, décrit une "surprise sans être une surprise".
Un coup on nous dit qu'on reprend, un coup non. On a toujours été dans le flou. On a pas été prises en considération et on nous a baladées toute la saison.
En attendant de fouler à nouveau les pelouses de match, l'équipe continuait de s'entraîner entre 20 et 30 heures du lundi au samedi."La motivation était toujours là mais on s'entrainait sans date, sans objectif, poursuit la capitaine. Même si nous n'avons pas le statut professionnel, beaucoup de joueuses ont des contrats de travail. Il y a aussi des intertionales". Ne leur manquait que la pression de veille de match.
Compétitions pourtant maintenues jusqu'en troisième division chez les hommes
Puis, les joueuses ont vu leur chance de reprise s'éloigner encore davantage quand la FFF a reporté sa décision à début mai au lieu de fin avril. "Là on a commencé à réaliser qu'on n'avait plus le temps de reprendre le championnat". La nouvelle est finalement tombée avant la fin du mois, "une décision triste pour le développement du football féminin" regrette la latérale gauche.
Coronavirus : le développement du sport au féminin est-il en péril ? Moi je dirais « touché ms pas coulé » Un excellent papier de @PonsClement & les avis éclairés de @SarahOurahmoune @bbarbusse @aureliebresson https://t.co/E0pUySR0LK
— Caroline Angelini ⭐️⭐️ (@carolinangelini) May 8, 2020
En effet, chez les hommes, les compétitions de football sont maintenues depuis octobre jusqu'à la troisième division nationale alors que seule la D1 féminine poursuit en championnat. "Ca revient toujours au même : c'est une question financière, alors forcément il y a un sentiment d'injustice pour l'ensemble de mes coéquipiers".
Sentiment partagé par Philippe Boutron, le président de l'US Orléans : "On a pris toutes les précautions nécessaires et on a vu que ça fonctionnait sans problème. C'est incompréhensible, d'autant plus que la fédération voulait faire monter en puissance le football féminin".
Si la saison 2020-2021 est suspendue, l'US Orléans s'interroge déjà sur l'année prochaine. Quand joueront-ils à nouveau ? Dans quelles conditions ? Et comme bon nombre d'entre nous : quand retrouverons-nous une situation "normale" ?