La CGT s'est rassemblée lundi 16 avril devant le conseil régional pour demander au CESER (conseil économique social et environnemental régional) d'émettre un avis défavorable sur le PRS2 (Plan régional de santé 2eme génération).
Le nouveau projet régional de santé, projet qui définit la stratégie et les moyens dans la région jusqu'à 2022, ne fait pas l'unanimité. Des délégations CGT de tous les départements se sont rassemblées devant le conseil régional du Centre-Val de Loire lundi 16 avril pour protester contre ce qu’ils estiment être un "plan d’austérité qui va encore réduire les moyens et l’accès aux soins" selon Aurélio Ramiro, Secrétaire général CGT de l'Union Départementale du Loiret.
Le syndicat dénonce des menaces de suppressions de postes et de fermetures de services dans les hôpitaux de la région. "On le voit bien, quand on va aux urgences elles sont saturées, les hôpitaux n’ont plus les moyens de fonctionner, les agents de la fonction publique sont au bord du burn-out, donc aujourd’hui les usagers sont en danger parce qu’on n’est plus dans l’égalité des soins", affirme le syndicaliste.
Une cinquantaine de représentants syndicaux de tous les départements ont fait le déplacement jusqu’à Orléans pour exprimer leurs inquiétudes. Parmi eux des salariés de l’hôpital de Pithiviers qui font face à de nombreuses difficultés : fermeture de la maternité en 2016, menace sur les urgences de nuit et fermeture du laboratoire d’analyses la nuit.
Le rassemblement n’est pas uniquement symbolique puisque la CGT a également assisté à la réunion plénière du CESER (conseil économique social et environnemental régional) au cours de laquelle l’assemblée examinait l’avis rendu sur le projet régional de Santé.
"Le projet régional de santé, on l’a voulu ambitieux mais il est en effet extrêmement réaliste." - Anne Bouygard, Directrice générale de l’ARS Centre-Val de Loire.
Après une longue prise de parole, une délégation a été reçue par le Président du CESER. Les représentants de la CGT ont remis une pétition rassemblant plus de 40 000 signatures d’habitants de la région qui demandent que le PRS2 ne soit pas adopté car il ne répondrait pas aux problématiques de l’hôpital public et de la démographie médicale en région Centre-Val de Loire.
Des inquiétudes partagées par le CESER qui, à l’unanimité, a voté un avis défavorable sur le projet. "Il fixe des objectifs qui sont un petit peu absconds, on a l’impression qu’on anticipe le fait que l’on n’arrivera pas à assurer une démographie médicale en région et nous ne pouvons pas être d’accords avec cette proposition-là. Par ailleurs, un certain nombre de services vont probablement disparaître en proximité, nous pensons à la chirurgie mais aussi à la maternité au terme du PRS2." affirme Eric Chevée, le président du CESER Centre-Val de Loire.
Selon l'agence régionale de santé à l'origine du document, d'autres collectivités ont approuvé le projet, parfois même à l'unanimité. "Le projet régional de santé, on l’a voulu ambitieux mais il est en effet extrêmement réaliste en terme de moyens. A mon avis il est applicable avec une difficulté particulière sur notre région pour la démographie médicale." Soutient Anne Bouygard, Directrice générale de l’ARS Centre-Val de Loire.
"Le PRS ne comporte aucun objectif en terme de suppression de postes ou de services dans les hôpitaux, il y a en revanche des préconisations d’organisations différentes des services sur le territoire (…) Je pense qu’il y a là des confusions et des mauvaises interprétations. Il ne faut pas confondre le projet régional de santé et les difficultés réelles qu’il y a aujourd’hui dans certains hôpitaux qui feront l’objet de travaux nationaux et éventuellement de réformes".
Jeudi ce sera au tour du conseil régional de soumettre le projet au vote. Le Président François Bonneau déjà fait savoir qu'il émettrait lui aussi, un avis défavorable.