Le député du Loiret Richard Ramos (MoDem) est à l'initiative d'une tribune, publiée ce dimanche 28 février dans le JDD. Le texte défend une réouverture des restaurants le midi pour les salariés. Il a été signé par une quarantaine de députés, dont trois de la région Centre-Val de Loire.
"Nous, parlementaires, demandons au Premier ministre d'étudier la réouverture des restaurants au déjeuner, pour ceux qui en font la demande."
Ce dimanche 28 février, 42 parlementaires signent dans le Journal du Dimanche une tribune en faveur de la réouverture des restaurants le midi à compter du 30 mars. À l'initiative de ce texte, le député du Loiret Richard Ramos (MoDem), très investi sur les thématiques liées à la restauration et à l'alimentation.
Découvrez ma tribune cosignée par 41 collègues député(é)s dans le @leJDD, je demande la réouverture des restaurants pour la pause déjeuner. Soutenons la profession en ces temps de crise sanitaire et économique !#restaurateurs #COVID19france pic.twitter.com/AzB7sIOa2h
— Richard Ramos (@_richardramos) February 28, 2021
"Il nous a tous énormément sensibilisés à la question du bien manger", souligne Nadia Essayan. "Et pour ma part, je sens bien que le moral n'est pas là pour les restaurateurs et les consommateurs de ma circonscription." La députée centriste du Cher a co-signé la tribune, tout comme ses deux homologues de l'Eure-et-Loir et de l'Indre-et-Loire, Luc Lamirault (Agir) et Sophie Auconie (UDI), également jointe au téléphone par France 3.
"Richard Ramos m'a proposé de signer ce texte il y a une dizaine de jours à l'Assemblée", explique cette dernière. "Cela m'a semblé essentiel car une partie des restaurants ne parvient pas à survivre aujourd'hui malgré les aides : la fermeture administrative met en péril la relance de ces établissements."
Des restaurants ouverts en semaine pour les salariés
Depuis quelques semaines, certains restaurants d'entreprise peuvent bénéficier d'une dérogation pour ouvrir lors de la pause déjeuner, principalement dans le secteur du BTP. Mais qu'en est-il des autres filières ? Pour les parlementaires signataires de la tribune, un grand nombre de salariés est aujourd'hui obligé d'adopter de mauvaises habitudes alimentaires au quotidien.
Alors que certains salariés peuvent déjeuner dans leurs restaurants d'entreprise, d'autres sont contraints de se restaurer dehors ou dans leurs bureaux : ces lieux ne sont pas adaptés et ne permettent pas à chaque salarié de prendre une pause convenable, d'avoir une coupure raisonnable dans sa journée de travail.
L'ouverture des restaurants le midi pourrait donc permettre à ces professionnels, qui n'ont pas accès à une cantine, de s'alimenter correctement.
Mais attention : pour Sophie Auconie, cette mesure ne doit pas s'appliquer n'importe comment. "Il faut réglementer et sélectionner les restaurants qui ont l'espace et la capacité d'accueillir le public dans le respect des gestes barrières", développe-t-elle, avant d'ajouter : "Je pense que cette ouverture ne doit se faire que la semaine, dans les mêmes conditions que les restaurants d'entreprise."
Nadia Essayan approuve.
L'idée, c'est d'abord d'éviter que les gens mangent un sandwich seuls dans la rue ou sur un coin de leur bureau. Cette mesure pourrait aussi faire office de test : à voir si on peut ouvrir les établissements à tout le monde dans un deuxième temps.
Venir en aide au secteur de la restauration
Le bien-être des salariés n'est pas le seul point abordé dans le texte. La santé économique des restaurants et surtout leur capacité à recruter de la main-d'oeuvre sont également évoquées. Pour les députés, relancer la machine au plus vite permettrait d'éviter à terme que les serveurs, cuisiniers et autres professionnels ne se détournent du secteur de la restauration pour se reconvertir dans d'autres métiers.
La filière connaît déjà des pénuries de personnel depuis des années. Et à cause de la crise, les propriétaires de restaurants craignent une fuite de leurs salariés. Il faut qu'on se donne les moyens de réenfanter le secteur.
Nadia Essayan tient de son côté à ce que les restaurants puissent redevenir des lieux de convivialité et de lien social. "On a besoin de retrouver ces établissements tels qu'ils étaient avant. Et pour qu'ils fonctionnent de nouveau à la réouverture, il ne faut pas qu'ils manquent de personnel", conclut-elle.