France 3 Centre-Val de Loire se mobilise pour vous faire vivre la campagne des élections municipales 2020. Retrouvez en replay le débat animé par F. Leroy et A. Denechère réunissant cinq candidats qui briguent la mairie d’Orléans, dans le Loiret. Le point sur les trois choses à retenir.

Après ChartresBourges et Tours, France 3 Centre-Val de Loire a donné la parole ce 11 mars à cinq candidats à l'élection municipale d’Orléans, la capitale régionale.  

Étaient présent le maire sortant Olivier Carré (Divers centre, soutenu par LREM) mais aussi son ancien frère devenu ennemi, Serge Grouard (Union de la droite) crédité de 32 % des intentions de vote, ainsi que Jean-Philippe Grand (EELV), Nathalie Kerrien (Divers centre), Baptiste Chapuis (Union de la gauche).
  

1. Sécurité et police : stop ou encore ?


Sans surprises, c’est le thème de la sécurité qui a donné lieu aux premières passes d’armes entre les candidats. Mécanique maintenant rodée : les chiffres avancés par Olivier Carré sont accusés d’être falsifiés par Serge Grouard. Tous s’accordent cependant sur une baisse de la délinquance sur les quinze dernières années dans la capitale régionale.

Le plateau s’est divisé entre ceux qui veulent accroître la présence policière et ceux qui n’en font pas une priorité. "J’ai été frappé d’entendre que le 1er sujet qui revenait était la sécurité, quand j’échange avec les citoyen" a avancé Serge Grouard. Inquiet de la baisse d’effectifs des policiers municipaux, il veut aussi pouvoir négocier avec le ministère de l’Intérieur des effectifs nationaux.

Olivier Carré, qui défend son bilan sur la baisse de la délinquance, a pourtant rejoint cette préoccupation. "Les effectifs sont en baisse, il faut qu’ils soient ajustés à 1 policier pour 1000 habitants. Je n’ai pas de ressort sur la police nationale ! Une fois qu’on a fait des grands coups de mentons, ce n’est pas nous qui décidons" a-t-il repliqué. Le débat des "frères ennemis" est interrompu par Nathalie Kerrien : "Je vois un paradoxe ! On dit que les chiffres de la délinquance sont en baisse, nous sommes tous d’accord. Pourtant, je vois une surenchère au niveau des effectifs de policiers municipaux. Il ne faut pas jouer sur les peurs, et donner ce sentiment d’insécurité un peu démagogique. Orléans n’est pas Chicago !"

Comme Jean-Philippe Grand, elle a insisté sur la nécessité de travailler sur une relation de confiance avec la police, plus bienveillante. Baptiste Chapuis a partagé ce souhait, avançant la piste de référents sécurité dans chaque quartier.


2. Les maisons de santé, l'alpha et l'oméga ? 


La santé est en souffrance, difficile pour les candidats de s'écharper sur la question. Seules leurs méthodes diffèrent pour pallier le problème. Pour Olivier Carré, maire sortant, il faut continuer à mailler le territoire de Maisons de Santé Pluridisciplinaires. "C’est une question d’organisation. Il manque une maison de santé à Glossière, une à Madeleine, et on aura à peu près quadrillé la ville" a-t-il soutenu. Le bilan de celles déjà installées est mitigé : si celle de l'Argonne tourne bien, à la Source, on a plus de mal à attirer des médecins.  C'est la question de l'attractivité de la ville qui est au coeur du casse-tête : comment donner envie d'Orléans ? "On continue de perdre des médecins, a déploré Serge Grouard. Il faut aller chercher des médecins à l'extérieur, avec un partenariat avec la faculté de médecine de Tours, aller voir à Paris... Un certain nombre de jeunes médecins voudraient volontiers venir s’installer à Orléans. il faut faire toute une politique d'attractivité." S'il peut difficilement critiquer le dispositif des maisons de santé, il le juge aujourd'hui "trop long" à mettre en place. Serge Grouard a aussi mis en avant le dispositif PAIS, actuellement testé dans le Loir-et-Cher, et soutenu par la région. 
 
Pour Baptiste Chapuis, être attractif, c'est toute une ville à revoir car "les étudiants en médecine qui sortent des études ont une vie sociale personnelle, culturelle. Ces jeunes femmes et hommes ont besoin d’avoir un cadre de vie." Il s'est aussi vivement associé à la politique du salariat lancée par la région. "Je veux qu’on s’associe au conseil régional pour embaucher 15 médecins" pour la ville, a-t-il avancé. 

"Si salariat il y a, il faut qu’il y ait des conditions, a estimé de son côté Nathalie Kerrien, la candidate du centre. Il faut qu’il prenne des patients et des nouveaux patients. La question c’est : moi, si je n’ai pas de médecin référent, comment je fais pour qu’un médecin me prenne dans sa patientèle ?"
 

3. La course à l'écologie 


Difficile de savoir qui est le plus vert des candidats à la mairie d’Orléans tant l’accent est mis sur l’écologie pendant cette campagne.

Pour réduire leur empreinte carbone, Baptiste Chapuis veut habituer tous les Orléanais à sortir de la voiture et "impulser un big bang de la mobilité". Il propose notamment la mise en place de 100 km de pistes cyclables sécurisées et la gratuité des transports en commun.  Selon la tête de liste de Faire respirer Orléans, la gratuité des transports pour les jeunes de moins de 26 ans coûterait 4 millions d’euros par an. Pour les retraités, il a précisé que "le chiffrage est encore à faire". 

Nathalie Kerrien et Serge Grouard proposent quant à eux une tarification sociale pour les abonnements de transport en commun, en fonction des revenus. "On parle peu d’une tarification sociale, c’est ce que je propose, a avancé la candidate centriste. Certaines personnes âgées ont du mal à boucler les fins de mois, une tarification en fonction des revenus me paraît juste et équitable." L'ancien maire abonde : "On applique le quotient familial. C’est ce qui se passe dans les restaurants scolaires, et ça marche très bien."

Pendant le débat, un consensus s’est formé autour de la question de l’approvisionnement local des cantines : la métropole doit faire plus d’effort pour chercher les producteurs locaux.  Jean-Philippe Grand assure avoir rencontré la Chambre d’Agriculture du Loiret qui aiderait la mairie en ce sens. Réponse de Nathalie Kerrien : "La Chambre d’Agricutlure a l’air d’en douter beaucoup. Ce n’est pas possible de mettre cela en place maintenant, il est déjà difficile d’alimenter toute la métropole en circuit-court, sans le bio."

Le maire sortant Olivier Carré a lui cherché à défendre son mandat face à des adversaires qui lui reprochaient le retard de la ville en termes de transition écologique. Il assure que les choses sont engagées sur les 15 années à venir.   

Regardez le débat en replay

 

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