Enquête parlementaire sur la pédophilie dans l’Eglise en France : qu’en pensent les députés du Centre-Val de Loire ?

Le magazine Témoignage chrétien vient de lancer un appel à la création d’une commission d’enquête parlementaire pour lutter contre la pédophilie dans l’Eglise catholique. La pétition en ligne a déjà été signée par de nombreuses personnalités.
 

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« Faire toute la transparence sur les crimes de pédophilie et leur dissimulation dans l’Église catholique » voilà l’intitulé exact de la proposition de commission d’enquête parlementaire. Une ambition qui, à l’heure où les scandales de pédophilie mobilisent même le Pape, marque forcément les esprits.
 

Plusieurs cas de pédophilie dans le diocèse d’Orléans

Dans le Loiret, le sujet est pris particulièrement à cœur. A Orléans, un prêtre et l’ancien évêque du diocèse d’Orléans, André Fort, sont sous le coup de mise en examen respectivement pour attouchements et non-dénonciation d’atteintes sexuelles sur mineurs. En région Centre-Val de Loire, la création de cette commission d’enquête parlementaire fait réagir les élus.
 

Les avis sont plutôt partagés chez nos députés. Dans le Loiret, Jean-Pierre Door (LR) ne voit « pas l’intérêt d’une telle commission, car les actes pédophiles sont du ressort de la Justice. » Le parlementaire ne doit pas se substituer à la justice et surtout « l’Etat n’a pas à s’immiscer dans les problèmes de l’Eglise. » La question du périmètre de cette commission est soulevée par de nombreux députés.
 

Déterminer un périmètre

Marc Fesneau (MoDem), député du Loir-et-Cher, veut que les groupes parlementaires se « mettent d’accord sur le contenu : qu’est-ce qu’on veut rechercher ? Les dysfonctionnement dans la justice ceux dans la hiérarchie ecclésiastique ? » Pour lui, la pédophilie dans l’Eglise est un sujet que les parlementaires doivent aborder. De nombreux élus se posent la question des compétences de cette commission d’enquête qui ne peut pas enquêter sur les affaires judiciaires en cours.
 

De la transparence

Pourtant, cette commission d’enquête aurait des avantages. Elle pourrait ouvrir les archives des différents diocèses et peut-être faire la publicité sur d’anciennes affaires. Caroline Janvier (LREM), député du Loiret, est « favorable à la création de cette commission » justement pour ces raisons. « On a tout intérêt à faire la lumière sur ces faits et la raison de leurs émergences ». L’idée est de « comprendre comment cette institution fonctionne ? Qui est responsable dans la couverture des faits ? Est-ce un dysfonctionnement de la gouvernance ou une responsabilité individuelle ? » Engagée sur la question, Caroline Janvier est prête à faire partie de cette future commission tout en précisant que « l’idée n’est pas de jeter l’opprobre sur l’institution, mais plutôt de gagner en transparence.»
 
 

"L'Eglise doit évoluer"

L’élue LREM du Loiret propose d’aller plus loin en remettant en question le célibat des prêtres. « Permettre la vie maritale à un prêtre », c’est aussi un des idées proposées par Marianne Dubois, élue Les Républicains du Loiret. Elle voudrait s’inspirer d’autres religions comme le protestantisme dans ce domaine. 

Dans l’Eure-et-Loir, Philippe Vigier (LR) est aussi en faveur de la création de cette commission d’enquête. Il veut pouvoir « déterminer le vrai du faux. » D’après lui, la séparation de l’Eglise et de l’Etat ne doit pas empêcher la mise en place de cette commission. Il faut « que la lumière soit faite. La justice s’applique à tous, aux ecclésiastiques comme aux autres. » 

En Indre-et-Loire, Daniel Labaronne (LREM) appuiera la création de cette commission. « Un sujet qui soulève une telle émotion dans l’opinion publique doit être examiné par la représentation nationale, » déclare-t-il. Une commission qui devra déterminer aussi « pourquoi l’Eglise ne s’est pas emparée du sujet ? » Pour le député, les parlementaires ont le pouvoir de faire évoluer l’Eglise. Avec cette commission d’enquête, les élus « pourront envoyer un message. L’Eglise catholique doit être en prise avec la société. »



 

 

 
Les dossiers en cours dans la région

Dans le diocèse d’Orléans, Olivier de Scitivaux de Greisch, 58 ans, recteur de la basilique de Cléry-Saint-André a été mis en examen pour agressions sexuelles sur un jeune garçon en avril dernier. Un autre prêtre Pierre de Coye de Castelet, 69 ans est sous le coup de trois plaintes pour attouchements toujours dans le diocèse d’Orléans. Il a été mis en examen après avoir avoué les faits. L’ancien évêque d’Orléans, André Fort (en poste de 2002-2010) , a été mis en examen en 2017 pour non dénonciation d’atteintes sexuelles sur mineurs. Il risque trois ans de prison.


 
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