Les concessionnaires de l'Orléanais seront au rendez-vous du salon de l'automobile, qui fait son retour dans la cité johannique après huit ans d'absence. Une occasion appréciée par les professionnels, en pleine période de mutation des tendances du marché.
Un retour sur les chapeaux de roues ! Ce vendredi 10 novembre, s'ouvre à CO'Met une nouvelle édition du salon de l'automobile d'Orléans. Jusqu'à dimanche, une trentaine d'exposants se partageront le parc des expositions, huit ans après la dernière édition, en octobre 2015. Et déjà, à l'époque, il s'agissait d'un retour après quatre ans d'absence.
Mais s'il n'a pas grand-chose d'une tradition, le salon orléanais ravit ses participants. "Il y a de l'enjeu, on a mis des moyens importants", assure Gaël Bradu, chef des ventes du concessionnaire BMW-Mini à Orléans et Montargis.
Retrouver son public
Le salon est, pour lui, "l'occasion de rencontrer de nouveaux clients". Il se souvient que les précédentes éditions "avaient toujours été bénéfiques", et sa participation au salon de la moto en mars à CO'Met "avait été un succès" elle aussi.
📅🚙 Le Salon de l'Automobile fait son grand retour dès demain et pendant 3 jours au Parc des Expositions-Le Loiret de CO'Met ! Après 7 ans d'absence, l'événement mettra en avant les dernières tendances et technologie automobiles.
— Orléans Métropole (@metro_orleans) November 9, 2023
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Baudouin Jumeau, concessionnaire Honda-Mazda Orléans, compte profiter "de la visibilité donnée par les grosses marques, et par Ferrari notamment, dans le salon pour attirer des clients" sur son stand. Il espère faire des ventes lors du salon, assumant être, le reste de l'année, "une marque à petits volumes". "Je suis très favorable aux salons, malgré leur coût exorbitant", ajoute-t-il.
Et puis le salon revêt une vocation presque pédagogique : "Avec l'évolution des véhicules, des technologies et des prix, les gens sont un peu perdus ", analyse Arnaud Leloup, chef des ventes chez Nissan Orléans, qui participe également à l'évènement.
Capter les particuliers
L'enjeu est d'autant plus fort que le marché, malgré un rebond depuis le début d'année, est en souffrance face à l'inflation. "On a du mal à capter le particulier", note Gaël Bradu, qui estime que 70% de ses ventes vont aux entreprises et 30% aux particuliers. "Il y a 10 ans, c'était l'inverse." Seule solution durable selon lui : " Une stabilisation de l'inflation, voire une baisse des prix. "
Selon le Comité des constructeurs français d'automobiles, les immatriculations de voitures particulières sont en hausse de près de 16% en France depuis le début de l'année par rapport en 2022. Seulement, le marché s'était tassé en 2022. Les ventes de voitures neuves en particulier étaient en baisse depuis 2018, mais reprennent des couleurs en 2023 (+ 22% en octobre).
La faute, notamment, aux délais de livraison. " En 2022, on n'avait plus de stocks, il y avait des délais de 6 à 12 mois en neuf, donc les gens se sont tournés vers l'occasion", note Baudouin Jumeau. Le marché s'est, depuis, en partie rééquilibré, avec le retour des stocks de véhicules neufs. "Il y a eu une envolée des prix, et ça commence à redescendre, ça sera fini en 2024", prophétise Arnaud Leloup, de Nissan Orléans.
Le boom des locations
Le véritable phénomène du marché automobile de ces dernières années, c'est le leasing, un moyen de louer un véhicule avec option d'achat en fin de contrat. Baudouin Jumeau a repris en 2011 la concession Honda de Fleury-les-Aubrais, et estime avoir fait "une dizaine de locations en 2012". En 2023, "c'est 63% de nos voitures".
En cause notamment : l'inflation des prix du neuf. "La Honda Jazz, en 2012, elle avait un prix d'appel à 11 990 euros, se souvient Baudouin Jumeau. Aujourd'hui, c'est 29 000. Alors elle a grossi, elle a doublé ses équipements. Mais la marche est quand même énorme." Il n'y a pas tellement de mystère, " avant, les gens pouvaient acheter comptant, maintenant ils sont obligés de louer ".
Mais le leasing aussi voit désormais ses prix grimper en flèches : "Des clients qui avaient loué à 400-450 euros se retrouvent à devoir renouveler trois ans plus tard et à passer à du 600-650 euros", soutient Arnaud Leloup.
Chez BMW-Mini, on assume une " stratégie très agressive " sur certaines offres locatives, en particulier sur des véhicules électriques dont le prix peut avoisiner les 60 000 euros. "L'offre du mois la met à 490 euros par mois, c'est moins cher que des voitures thermiques ou hybrides ", note Gaël Bradu.
Diesel en voie d'extinction
D'ailleurs, 40% des véhicules présentés par BMW-Mini au salon d'Orléans seront électriques. " C'est une demande du marché, parce que les clients bénéficient d'avantages pécuniaires, en particulier les entreprises, explique le chef des ventes de la marque à Orléans et Montargis. Et puis le constructeur nous incite à développer nos ventes de véhicules électriques, pour des raisons fiscales " là aussi.
Selon Gaël Bradu, le 100% électrique représente environ 20% des ventes dans ses enseignes loirétaines. " C'est en augmentation tous les ans. " Une hausse d'autant plus visible par rapport " au déficit des autres, même les véhicules hybrides ". Au niveau national, les voitures électriques ont représenté 19% des ventes en septembre 2023. Un record absolu, et une hausse de près de 11% sur un an.
Malgré cela, il note que les ventes de moteurs thermiques "se maintiennent", et que le diesel est "en fort déclin". Cette baisse se justifie par des incitations de plus en plus forte à se passer du gasoil, responsable de la majeure partie de la pollution aux particules fines du transport auto, et alors que les moteurs diesel devraient être interdits dans plusieurs métropoles françaises (notamment Paris) en 2030. Restent "les gros rouleurs", comme les appelle Arnaud Leloup, de Nissan, qui "ne peuvent pas se permettre de s'arrêter 45 minutes sur une aire d'autoroute pour que ça recharge", et sont "habitués à faire 800 km avec un plein".
Côté modèle, le véhicule star reste sans aucun doute le SUV, voire le SUV compact, qui a détrôné la berline, précise Gaël Bradu. Cette popularité se confirme malgré les problématiques économiques et écologiques que pose le SUV. Selon WWF, un tel véhicule consomme 15% de plus, et coûte 40% plus cher qu'une voiture "classique". 100 000 SUV se sont vendus en 2001 en France, contre près de 700 000 en 2022.
Le salon de l'automobile se tient au palais des expositions d'Orléans, à CO'Met, du 10 au 12 novembre 2023. Horaires et tarifs sont disponibles sur le site de l'évènement.