La Citroën 2CV en bois réalisée par le menuisier ébéniste tourangeau a été vendue à 210 000 euros lors d'une vente aux enchères à Montbazon, près de Tours. Un record pour ce modèle automobile.
C'est une œuvre d'art qui a fait le tour du monde. La Citroën 2CV en bois fabriquée par Michel Robillard, menuisier-ébéniste originaire de Tours, a été vendue lors d'une vente aux enchères pour une somme record de 210 000 euros ce dimanche 4 juin.
Record du monde battu
L'automobile a été achetée par Jean-Paul Favand, fondateur du musée des Arts forains à Paris. "Ma voix est un peu éteinte après cette mise" a-t-il réagi.
Les commissaires-priseurs avaient estimé la voiture entre 150 000 et 200 000 euros, en se basant sur le précédent record mondial pour une 2CV (172 000 euros).
5000 heures de travail
La carrosserie de la 2CV, de type AZKA et datant de 1955, a été entièrement réalisée en bois fruitier. Une prouesse possible après 5 ans et 5000 heures de travail.
"La Belle Lochoise" est ainsi constituée de noyer pour les ailes, de poirier et pommier pour la carrosserie, ainsi que de merisier pour les portes et coffre. "C'est la seule voiture en bois au monde en parfait état de fonctionnement. C'est une vente hors-norme. C'est à la fois une voiture unique et une œuvre d'art", affirmait à l'AFP Aymeric Rouillac, le commissaire-priseur tourangeau, le 23 mai dernier.
Record du monde battu
Mise à prix à 150 000 €, sans enchères dans la salle, c'est au téléphone que la 2CV en bois a trouvé son nouveau propriétaire. Mais l'émotion était au rendez-vous. Aymeric Rouillac, le commissaire priseur a laissé le dernier coup de marteau à Michel Robillard pour l'enchère finale de 170000 € (210 000€ avec les frais). Le créateur de la 2CV en bois a a un peu hésité avant de prononcer les mots magiques Adjugé ! Vendu ! sous les applaudissements nourris du public.
C'est Jean-Paul Favand, fondateur du musée des arts forains et incroyable collectionneur de chevaux de bois comme l'a précisé Aymeric Rouillac, qui a fait l'acquisition de la belle Lochoise. "Ma voix est un peu éteinte avec cette mise, maintenant il ne me reste plus qu'à rêver de ce que je pourrais en faire."
Michel Robillard est aussi soulagé de voir sa 2CV rester en France.
Elle va être bichonnée par ce collectionneur. C'est une belle reconnaissance parce qu'elle sera en France et je pourrai la revoir. Elle aurait pu partir dans un pays étranger, trop loin pour moi et je n'aurais pas pu la revoir pour lui dire adieu donc là j'aurai l'occasion de la voir plusieurs fois, je pense
Michel Robillard, menuisier-ébéniste
Seule ombre au tableau la 2CV en bois, unique au monde, pourtant munie du contrôle technique et d'une carte grise de 1957 ne pourra plus rouler ailleurs que sur des chemins privés. L'annonce du commissaire-priseur a suscité quelques remous dans la salle.
"Nous avons reçu un coup de téléphone de la préfecture qui ne comprend pas comment on a pu délivrer une carte grise. Il y a dû y avoir une faille dans le système. et nous vous demandons de retirer les plaques d'immatriculation." Un coup dur pour Michel Robillard arrivé au volant de sa voiture pour la vente au château d'Artigny. il ne mâche pas ses mots : "je vous dirai qu'en France c'est trop compliqué pour faire rouler des voitures en bois. On va faire rouler une voiture en plastique et on ne trouve pas le moyen d'obtenir une carte grise, c'est pas sérieux."
Une page se tourne pour "La Belle Lochoise"
"Je suis heureux parce qu'on a battu le record du monde avec Aymeric", poursuit l'ébéniste. "C'est la 2CV la plus chère du monde, c'est un honneur. "
Aujourd'hui tout le monde m'appelle le Léonard de Vinci du Lochois. C'est une belle récompense. C'est pour ça que je continue à faire des voitures en bois
Michel Robillard créateur de la 2CV en bois "La Belle Lochoise"
Mais l'aventure automobile et artistique de michel Robillard ne s'arrête pas là. Il a déjà construit un Tube Citroën, le HY du feuilleton Louis la Brocante et il lui reste 27 mois pour réaliser une DS 21 cabriolet Coupé Henri Capron pour les 70 ans de la DS, toujours en bois fruitier.
On lui souhaite de devenir aussi célèbre que la Belle Lochoise. Après tous ces honneurs, Michel, a déjà regagné son atelier près de Loches pour travailler le bois de sa prochaine création.