Les équipes orléanaises ont une nouvelle fois conçu l'un des instruments de mesure essentiels à la mission de la nouvelle sonde solaire.
Elle va passer la prochaine décennie dans les tempêtes solaires, pour l'avancée de la science. La sonde euro-américaine Solar Orbiter a décollé dans la nuit du 9 au 10 février.
Après un passage par l'orbite de Vénus, puis celle de Mercure, le satellite, dont la vitesse maximale atteindra 245 000 km/h, s'approchera à 42 millions de kilomètres du Soleil. Loin ? C'est plus proche du soleil que Mercure, il fera à cette distance près de 600°C. Les nouvelles données recueillies viendront compléter celles de la sonde Parker de la Nasa, lancée en 2018, qui s'est approchée bien davantage de la surface de l'astre, mais sans technologie d'observation directe, la chaleur étant trop intense.
Le CNRS d'Orléans, rouage essentiel
Et comme pour la sonde Parker Solar Probe, c'est le laboratoire du CNRS d'Orléans-La Source qui a conçu l'instrument qui permettra de mesurer notamment l'intensité du champ magnétique du soleil. Objectif principal de la mission: "comprendre comment le Soleil crée et contrôle l'héliosphère", la bulle de matière entourant tout le système solaire, résume Anne Pacros, responsable mission pour l'Agence Spatiale Européenne.
Tempête solaire, conséquences sur terre
Cette bulle baigne dans un flot permanent de particules, appelé vent solaire, qui varie de façon mystérieuse. Les vents sont parfois perturbés par des tempêtes, provoquées par des éruptions qui éjectent un nuage de champ magnétique et de particules chargées se propageant dans l'espace.
Et ces tempêtes nous affectent bien plus qu'on ne pourrait le croire. Elles peuvent perturber les GPS, les radars, les fréquences radio ou encore endommager des satellites. La plus grande tempête solaire connue de l'humanité a eu lieu en 1859. Aux Etats-Unis, l' "événement de Carrigton" détruisit notamment l'ensemble du réseau télégraphique, certains agents recevant même des décharges électriques.