Gel des postes, hausse des étudiants : zoom sur la rentrée très tendue de l'université d'Orléans

Malgré une situation budgétaire difficile, les effectifs étudiants de l'université d'Orléans sont en hausse. Une situation difficile à gérer pour le personnel. Témoignages. 

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L'université d'Orléans a connu une rentrée difficile. Confronté à une situation budgétaire très dégradée selon un rapport de la Cour des comptes, l'établissement a enregistré une hausse de 5% du nombre d'inscriptions d'étudiants en septembre 2018. Un croisement des courbes qui entraîne une forte pression sur le campus. 

"C'est très tendu. Les conditions d'accueil des étudiants restent acceptables, mais pour le personnel c'est très difficile", témoigne Corinne Leveleux, professeur d'histoire du droit. "Il y a un gel des postes depuis trois ans. On nous demande de faire des sacrifices alors qu'il n'y a aucune visibilité sur l'avenir. On est confronté à la fois à un gel des embauches, à une hausse des effectifs étudiants et à un manque de visibilité des inscriptions lié à Parcours Sup. J'ai des collègues administratifs qui pleurent, qui veulent démissionner", poursuit Corinne Leveleux, par ailleurs conseillère municipale d'Orléans.
 

"Notre enseignement est attractif mais le budget ne suit pas"

La hausse du nombre d'étudiants est la plus forte à la faculté des sciences, avec 21% d'élèves en plus. Pour Hechmi Toumi,  directeur de l’UFR collégium sciences et techniques (COST), ce boom des inscriptions est un signal positif. "On est très content d'avoir plus d'étudiants. Cela signifie que notre enseignement est attractif. Mais, le budget ne suit pas. Le personnel administratif travaille 45 heures au lieu de 35 heures, sans être payé pour les heures supplémentaires. C'est épuisant", indique t-il. 
 


Concernant les étudiants, la situation est surtout difficile lors des sessions de travaux dirigés (TD). Dans ces cours en classe, les professeurs sont censés avoir un nombre réduit d'élèves pour mieux les encadrer. Mais dans les locaux de l'université d'Orléans, l'afflux d'étudiants et le manque de professeurs rendent cette tâche difficile.

"Il faut trouver des salles disponibles, chercher des intervenants extérieurs pour lesquels on a souvent une réponse dernière minute de la part de l'université pour savoir si on peut les prendre pour un TD", glisse Corinne Leveleux.


Des étudiants refoulés de salles de classe

Du côté des étudiants, c'est également la soupe à la grimace. "Il y a des groupes d'étudiants qui se sont fait refouler de TD, car il n'y avait plus de place dans les salles. Et une fois en classe, quand on est 45, un enseignant ne peut pas du tout aller voir individuellement chaque étudiant", raconte Jonathan Bruneau, président de la branche locale du syndicat de l 'Union nationale des étudiants de France (UNEF). "On constate aussi que les personnes de la scolarité sont débordées", conclut-il. L'hiver s'annonce long sur le campus. 
 
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