Depuis 15 jours, une partie des salariés du géant Sanofi est en grève pour demander une hausse générale des salaires. Les négociations, au point-mort, doivent reprendre le 28 novembre.
Les négociations annuelles obligatoires sont loin de mettre tout le monde d'accord dans l'usine Sanofi d'Amilly (Loiret). Le site du géant français qui emploie près de 500 salariés est touché par une grève depuis 15 jours.
Un mouvement national qui touche quinze usines dans toute la France, selon la CGT : l'usine du Trait en Seine-Maritime, celle de Sisteron dans le département des Alpes-de-Haute-Provence ou encore trois usines normandes sont également en grève.
Les salariés réclament une hausse de salaire supérieure à celle proposée par la direction. "Nous avons eu une première réunion de négociation le 17 novembre. La direction nous a proposé une hausse collective de 3% et individuel de 0,5%. Mais pour cette dernière, seuls certains salariés pourront la toucher" explique Imad Sdiri, du syndicat CGT et opérateur de fabrication.
Pour le salarié, cette hausse est loin de rattraper l'inflation qui touche l'hexagone : "L'Insee parle d'une inflation de 6,2%, mais c'est une moyenne. Quand vous regardez uniquement le panier moyen d'un ménage pour les courses, c'est beaucoup plus". Selon le cabinet d'analyses IRI, le panier de courses est en hausse de 14,3 % sur un an. "Nous, on propose une hausse collective des salaires calée sur la moyenne de l'INSEE donc 6%"
Une prime de 1000 à 2000 euros
Une analyse qui n'est pas du tout partagée par la direction : "Sanofi propose aux partenaires sociaux une enveloppe d’augmentation collective globale de 7,1% pour 2023, un niveau supérieur à l’inflation".
Cette prime est soumise à condition et ne sera pas touchée de la même manière par tous les salariés
Hamid Sdiri, salarié membre de la CGT
Pour faire son calcul, Sanofi prend en compte les hausses collectives (3%) et les primes Macron versées au mois de décembre.
La direction a proposé que celles-ci passent de 1000 à 2000 euros lors du deuxième round des négociations."Nous proposons des conditions salariales parmi les plus attractives dans notre bassin d’emploi (salaire de base, une prime d’ancienneté, le complément de congés payés, les primes, les bonus, les sommes distribuées au titre de la participation, de l’intéressement et divers avantages sociaux)", fait valoir Sanofi.
Insuffisant pour convaincre les syndicats : "Cette prime est soumise à condition et ne sera pas touchée de la même manière par tous les salariés. Nous voulons une hausse collective sur les salaires", rétorque Hamid Sdiri.
De nouvelles négociations vont débuter le 28 novembre dans l'après-midi, difficile dans ces conditions d'imaginer une sortie de crise.