La galère des naufragés du TER Paris-Orléans : "On a attendu plus de 3 heures dans le train sans eau et sans information"

130 usagers du TER partis à 23h13 ce lundi soir de Paris-Austerlitz sont arrivés après 6 h du matin à Orléans en bus. La cause ? Une panne électrique. Récit d'une très longue nuit de galère.

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C'est une très longue nuit qu'ont vécue les 130 passagers du dernier TER entre Paris-Austerlitz et Orléans. Quelques minutes après le départ du train, ils ont entendu que le train percutait quelque chose, puis il s'est arrêté. D'après plusieurs passagers qui ont contacté France 3-Centre Val de Loire, et qui ont eu l'information par le personnel de bord "le train aurait percuté une perche qui aurait abîmé une caténaire, ce qui aurait provoqué une panne électrique".

C'est là vers 23H30 que la patience des usagers commence à être mise à rude épreuve. "On a attendu plus de trois heures dans le train sans eau et sans information", s'insurge Marie-Zélie, une des passagères qui est une habituée de ce trajet.

500 mètres à pied sur les voix pour rejoindre la gare d'Ivry-sur-Seine 

"Après, on a dû marcher jusqu'à la gare d'Ivry-sur-Seine sur le ballast. On est arrivé à la gare d'Ivry à 2h30 heures du matin. On nous avait promis des bus et de l'eau. Il n'y avait ni l'un ni l'autre ", déplore Marie-Zélie qui a pris un Uber pour rentrer à Paris.

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A 2h15 du matin, les passagers du TER Paris-Orléans sont évacués du train arrêté en pleine voix et doivent rejoindre la gare d'Ivry-sur-Seine en marchant sur le ballast. ©Elodie Prély, passagère du TER Paris-Orléans

Les bus de remplacement sont arrivés à 4H30 du matin, plus de 5 heures après la panne

Élodie Prely, passagère du premier wagon, ne pouvait pas revenir à Paris. Elle travaillait ce mardi matin dans le Loiret. Elle a donc continué le trajet jusqu'à Fleury-lès-Aubrais : " À la gare d'Ivry on a attendu un bus pendant une heure et demie. Pendant cette attente, on a enfin pu avoir de l'eau près de 4 heures après notre départ", raconte la jeune fille.

Vers 4h30, trois bus sont arrivés pour rapatrier les 130 passagers mais là encore, la jeune fille s'étonne du manque d'organisation : " Il y avait des gens qui allaient à Blois, d'autres à Tours ou encore comme moi à Fleury-lès-Aubrais. Les passagers auraient dû être organisés par groupe et par destination, " constate Elodie. "Du coup quand les cars sont arrivés, les passagers se sont jetés dessus et c'était un grand bazar. "Élodie Prely est arrivée à Fleury-lès-Aubrais à 6h30 au lieu de 00h17, "fatiguée et sur les nerfs". 

"Des plateaux-repas ? Pas du tout. On ne nous l'a même pas proposé"

Elodie Prely, passagère du TER Paris Austerlitz-Orléans

France 3 Centre- Val de Loire

Le service communication de la SNCF confirme qu'il y a bien eu une panne électrique mais pas de choc. Choc avec une perche qui aurait abîmé une caténaire et que plusieurs passagers témoignent avoir entendu et confirmé parle personnel de bord.  "Il s'agit d'un incident électrique. Les voyageurs ont été pris en charge. La difficulté était de trouver des cars à cette heure-ci. Les 130 passagers ont été rapatriés à Orléans à 6 h du matin. Ils ont eu des plateaux-repas", explique la personne chargée de la communication à France 3 Centre-Val de Loire. 

"Des plateaux-repas ? " s'étonne Elodie. "Pas du tout. On ne nous l'a même pas proposé. Même pour être remboursé, il n'y a eu aucune information, aucun formulaire donné à notre arrivée. Chacun a dû se débrouiller de son côté." Julie, une autre passagère confirme : " Cela m'a fait bondir de lire qu'on a eu des plateaux-repas. Le personnel de bord nous a dit qu'il n'y avait pas de bouteilles d'eau faute de budget. Alors des plateaux-repas... Et d'ajouter : "Quant au choc, je confirme que nous avons bien entendu un bruit et que nous avons bien percuté quelque chose. Le personnel de bord nous l'a confirmé." 

"Un personnel de bord agréable mais aussi désemparé que nous"

Marie-Zélie qui a repris un train ce matin pour rejoindre Orléans ne comprend pas qu'à chaque incident ce soit la même galère : "Ce qui est arrivé est récurrent et on peut comprendre les pannes techniques ou électriques", ajoute-t-elle.

"Ce que je ne comprends pas c'est le problème de la gestion. Il n'y a pas de dispositif tout prêt en cas de panne. Le personnel à bord était hyper agréable mais aussi désemparé que nous". Et de poser la question : " Quelle leçon la SNCF tire-t-elle de tout ça ? " Le service communication n'a pas pu nous donner de réponse pour le moment.

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