L'appli est un véritable phénomène mondial en ce début d'été : Pokémon Go, qui permet de partir à la chasse aux créatures imaginaires à l'aide de son smartphone, aurait été téléchargée 7,5 millions de fois en une semaine. Nous avons rencontré l'organisateur de la première "chasse" à Orléans.
Alors que le Sénat vient d'interdire la chasse géante aux Pokémon censée avoir lieu aux jardins du Luxembourg le 14 juillet, les jeunes Orléanais ne se sont pas privés d'organiser leur propre évènement.
Si l'appli, sortie le 7 juillet, n'est officiellement disponible que dans trois pays (Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande), cela n'a pas empêché les Européens de faire leurs premières armes ces derniers jours. Certains ont ainsi pu télécharger l'application directement en prétendant être domiciliés dans l'un des trois pays pionniers.
Pokémon Go, qu'est-ce que c'est ?
Le jeu se télécharge sous forme d'application sur son smartphone. Il est basé principalement sur les personnages de Pokémon, jeu vidéo phare des années 2000. Une fois son premier pokémon attrapé et le niveau 5 atteint, l'objectif consiste à constituer ou rejoindre une équipe. Elle peut être jaune, bleue ou rouge.
Le but de cette "faction", contrôler des "arènes". Ce sont par exemple la Cathédrale d'Orléans, ou sa médiathèque... Une fois conquise, l'arène devra être protégée coûte que coûte des autres équipes.
Parmi les différents items du jeu, on compte les Pokémons bien sûr, mais aussi des Pokéstops, sortes de repères stratégiques où peuvent se cacher une Pokéball (pour attraper un Pokémon) ou une potion (pour les guérir).
► ALLER PLUS LOIN : Comment télécharger le jeu "Pokémon Go" avant sa sortie en France
A Orléans, une première chasse collective a été organisée jeudi 14 juillet à 14h au départ de la place de la Loire. Driss Girault, son organisateur, explique : "j'ai créé cet événement pour permettre aux joueurs d’Orléans de se rencontrer et partager leurs coins de chasses dans la ville pour ensuite partir tous ensemble en excursion".
La "chasse" a timidement commencé avec 5 participants de 20 à 27 ans et a fini par attirer 30 joueurs. Tout a commencé dans un bar où le petit groupe s'est regroupé autour d'un "Pokéstop". Il s'agit d'"un point clé sur la carte (comme les sculptures qui parsèment Orléans, des gravures ancienne sur les murs, des statues, etc.) qui permet de récupérer des objets en jeu comme des Balls pour attraper des Pokemons ou des potions pour les remettre sur pieds." décode Driss.
Le groupe de joueurs a ensuite décidé de crééer un "Leurre", qui permet d'attirer beaucoup plus de Pokémon. Au fur et à mesure, les "chasseurs" ont été rejoints par de nouveaux membres. "On a croisé plusieurs personnes qui effectuaient le geste de lancer du Pokéball, on est donc venu vers eux" raconte Driss, l'organisateur de l'évènement.
Les joueurs orléanais ont même créé une carte collaborative afin de faciliter la tâche de leurs camarades. Elle répertorie les différents type de points :
Jeu gratuit, Pokémon Go repose sur la réalité augmentée, technologie qui enrichit d'éléments virtuels le monde réel capté par l'appareil photo des smartphones. Il utilise la géolocalisation pour permettre à ses utilisateurs d'attraper des Pokémon, petites créatures aux formes et aux pouvoirs magiques multiples popularisées il y a près de deux décennies.
Un succès mondial, de l'argent pour Nintendo
Bien que Nintendo n'ait pas développé ce divertissement (c'est le studio Nantics associé à la société Pokemon Company affiliée au groupe japonais), Pokemon Go a provoqué une ruée sur les actions Nintendo à la Bourse de Tokyo.
Découvrir ou re-découvrir des lieux @OrleansAgglO près du @crijcentre grâce à #PokemonGO #JeuxVideo #nintendo pic.twitter.com/MYoyTgahK5
— CRIJ Région Centre (@crijcentre) 11 juillet 2016
Mercredi à la clôture le titre avait gagné plus de 50% en une semaine. Et pourtant, Pokemon Go n'est pas même encore disponible dans l'archipel, officiellement du moins, car des manipulations plus ou moins fastidieuses permettent de le télécharger sur une plateforme étrangère, tout comme c'est le
cas depuis la France ou tout autre pays qui n'est pas encore servi.
La nostalgie, recette de la réussite
Le succès actuel de Pokemon Go peut quant à lui s'expliquer par la convergence de plusieurs facteurs. Pikachu et la cohorte de personnages qui l'accompagnent sont nés il y a 20 ans. Ceux qui ont grandi avec ces "monstres de poches" les retrouvent avec nostalgie sur les smartphones. De plus, le procédé utilisé (la réalité augmentée et l'usage de l'espace réel) fait du jeu une sorte de réseau social entre deux mondes, provoquant des rencontres apparemment aussi amusantes qu'incongrues.
Une deuxième chasse géante déjà prévue
A Orléans en tout cas, cette chasse est loin d'être la dernière. Driss compte réitérer l'expérience et envisage même de s'armer d'une caméra GoPro pour la prochaine session afin de retransmettre la chasse en direct sur des sites de streaming. La date est déjà disponible, ce sera le samedi 23 juillet prochain.
►Reportage : Hervé Kerrien et Mélior Mouamma