Les salariés de l'usine Ciretec, près d'Orléans, se sont réunis ce 10 mai pour faire part de leur inquiétude aux pouvoirs publics. Détruite par un incendie le 30 janvier, leur entreprise a été rachetée par un fonds d'investissement, qui laisse planer le doute sur la reconstruction et la reprise du travail.
Certains ne s'étaient pas revus depuis l'énorme incendie qui avait emporté leur usine, le 30 janvier dernier. Ce 10 mai se tenait la première grande réunion publique des salariés de Ciretec, une entreprise de Saint-Ay, à l'ouest d'Orléans, spécialisée dans le spatial et l'aéronautique, très inquiets pour leur avenir.
En effet, depuis le sinistre, Ciretec a été rachetée, par le fonds d'investissement Tikehau Capital Ace, une société française de gestion d'actifs spécialisée dans l'industrie, en particulier l'aéronautique. Et celle-ci ne donne, pour le moment, aucun signe de vouloir reconstruire le site et relancer l'activité.
"Nos espoirs s'amenuisent de jour en jour"
En février, explique Marie-Laure Raigneau, la secrétaire du CSE, une reconstruction était envisagée, "mais à ce jour nos espoirs s'amenuisent de jour en jour". Début mai, c'est elle qui a tenté d'alerter les médias sur la situation de l'usine et de ses salariés. "On n'a pas d'info, on n'a rien", déplore-t-elle à la sortie de la réunion publique. "C'est le calme plat."
Pourtant, avant l'incendie, l'entreprise avait un carnet de commande fourni, avec notamment des circuits pour l'avion de combat Rafale, dont les ventes décollent.
Nous sommes 80 employés désespérés car un carnet de commande très bien rempli dans ces domaines mais nous avons le sentiment que pour eux cela n'a aucune importance.
Marie-Laure Raigneau, secrétaire du CSE de CiretecMail envoyé à France 3 le 6 mai 2022
Un calme plat, et inquiétant. Pour l'instant la reconstruction et la remise en service de l'usine ne sont pas officiellement enterrées. Pourtant, aucun signal favorable n'a filtré du fonds d'investissement, dont Bruno Cassin, ancien PDG de Ciretec et dirigeant de sa maison-mère, le groupe Elvia Printed Circuit Boards, est aussi un membre du conseil de surveillance.
"Ce n'est pas quelque chose qu'on nous a dit ouvertement", poursuit Lydie Gomez, salariée du site. "On nous a dit le 10 avril, que pour le PDG, s'il fallait parler de reconstruction, à l'heure d'aujourd'hui, sa réponse était non. On attend la suite."
Sur 80 salariés, une dizaine ont déjà accepté une mobilité interne vers d'autres sites, notamment en Normandie et en Bretagne. Près de la moitié de ceux qui restent étaient présents, ce 10 mai, pour expliquer leur situation et leur inquiétude aux élus locaux.
Le maire de Saint-Ay, Frédéric Cuillerier, et la maire de Meung-sur-Beuvron, où bon nombre de salariés résident, se sont déplacés pour entendre la détresse des employés. Ces derniers espèrent désormais une intervention des pouvoirs publics pour être, enfin, fixés sur leur sort.