La Loire est un fleuve capricieux, sauvage, dans lequel il est tentant de se baigner lorsque les fortes chaleurs arrivent. Une pratique totalement interdite face à l'instabilité de ses rives. Car, même en gardant l'eau pas plus haute que les genoux, la Loire reste un fleuve dangereux.
La Loire a englouti un homme le samedi 2 juillet à Saint-Jean-le-Blanc, face au centre-ville d'Orléans. Âgé de 36 ans, la victime se promenait "les pieds dans l'eau" avec sa compagne, avant d'être aspirée par un cul de grève (un trou d'eau), indiquait alors la police d'Orléans.
Car, même en gardant l'eau pas plus haute que les genoux, la Loire reste un fleuve capricieux et sauvage, dangereux pour ceux qui souhaitent se rafraîchir dans ses courants. Si dangereux que la baignade y est formellement interdite depuis 1969, année où 19 enfants en sortie de centre aéré se noient, piégés par le courant près d'Angers. Ce n'est pas pour rien que le centre de loisirs de l'Île Charlemagne, en amont d'Orléans, préfère la baignade dans un étang plutôt que dans le fleuve, pourtant tout proche.
Les dangers ligériens
En tant que fleuve sauvage, non-navigable, la Loire est mouvante, et ses rivages avec elle. Les fonds du fleuve, très changeants, peuvent varier de quelques centimètres à plusieurs mètres sur une très courte distance. A priori, c'est ce phénomène de trou d'eau qui a causé la noyade il y a trois jours à Saint-Jean-le-Blanc. Le courant peut également évoluer très rapidement, à cause des irrégularités du lit.
Mais surtout, la Loire charrie beaucoup de sédiments, à commencer par le sable qui s'accumule lorsque le niveau est haut, et apparaît en surface lorsque l'eau baisse. Ces grèves sont l'un des charmes du fleuve, lui donnant son caractère sauvage et ses méandres caractéristiques. Mais elles sont aussi un danger pour ceux qui souhaitent s'y aventurer. Peu stable, le sable qui constitue ces grèves finit par reprendre sa course vers l'aval, au fur et à mesure que l'eau l'érode. Résultats : tourbillons et effondrements peuvent faire des "culs de grèves" de véritables pièges, entraînant baigneurs ou simples promeneurs sous le niveau de l'eau.
Tant d'éléments qui rendent la baignade dangereuse. Conseils des sapeurs-pompiers : privilégier les zones de baignade surveillée (donc ailleurs que dans la Loire) et se contenter, dans le fleuve royal, de "juste se tremper les pieds", explique le capitaine Jérôme Gardia, des sapeurs-pompiers plongeurs du Loiret.
Les gestes qui sauvent
Quand bien même, il peut arriver de tomber à l'eau "même sans avoir de comportement de prise de risque". Dans ces cas-là, les secouristes donnent la marche à suivre :
- Se mettre dans une position avec la meilleure flottabilité possible, idéalement sur le dos et les bras écartés, en planche,
- Ne pas lutter contre le courant, se placer les pieds en avant dans le sens du courant pour se dégager d'un éventuel obstacle et éviter que la tête tape en premier,
- Utiliser ses bras, toujours sans lutter contre le courant, pour se rapprocher de la berge et faire des signes à de potentiels témoins qui pourront alors appeler les secours.
Selon le capitaine Jérôme Gardia, le meilleur geste barrière anti-noyade reste avant tout de savoir nager, quel que soit l'âge.