Ils étaient plus d'une centaine à se rassembler le 21 août place du Martroi, pour un tournoi de football et une manifestation. Pour environ 150 jeunes gens isolés et les associations qui les accompagnent, le compte à rebours est enclenché : le 31 août, ils pourraient se retrouver à la rue.
"Un toit, une école, des papiers", "Je suis humain comme toi", "Avoir un toit, c'est un droit". Sur la place du Martroi, les collectifs éducation sans frontière et Cojie (collectif de soutien aux jeunes isolés du Loiret) ont organisé la tenue d'une manifestation et d'un tournoi de foot improvisé ce mardi 21 août. L'objectif : attirer l'attention sur la situation de ces jeunes migrants majeurs qui viennent d'avoir 18 ans. Ils seraient 137 selon la préfecture et "de 140 à 150" selon le Cojie. Accompagnés par le département, ils pourraient se retrouver à la rue dans moins de dix jours.A la rue dès la rentrée ?
"Au 31 août, avec le début de la nouvelle année scolaire, la loi dit que leur prise en charge prend fin", explique Ségolène Petit, chargée de mission à la Fédération des conseils de parents d'élèves. Elle assure la liaison entre les deux collectifs et les jeunes isolés. "Comme ils ont atteint leur majorité, ils vont être remis à la rue. Or ce n'est pas parce qu'ils sont majeurs qu'ils sont autonomes." Accompagnés et scolarisés depuis au moins un an, ces jeunes se retrouveraient donc du jour au lendemain sans logement ni opportunité d'avenir.Pour les associations, il est inacceptable de laisser ces jeunes gens sur le pavé, alors même qu'ils ont été scolarisés et pourraient bénéficier d'une formation courte pour intégrer le marché du travail. Mais l'urgence, c'est d'abord de s'assurer qu'ils soient logés. Et l'accompagnement des jeunes majeurs par le département, remplacé depuis 2014 par une allocation, ne le garantit pas.
Investir dans des formations courtes
"Les départements ne peuvent plus être les seuls à prendre en charge ces jeunes isolés", tranche Nadia Essayan. La députée du Cher plaide elle aussi pour une solution rapide permettant un meilleur accompagnement, notamment avec l'assistance de l'État. "La plupart des témoignages montrent qu'il s'agit de personnes volontaires, prêtes à se former et à travailler. Ils peuvent tous exceller dans des études courtes, le problème c'est : qui va financer ces études." Un investissement notable, mais qui pourrait donc rapidement porter ses fruits.Du côté de l'État, un nouveau préfet, déjà informé de la situation, doit prendre en main le dossier à son arrivée, le 26 août, soit moins d'une semaine avant la date fatidique. Les collectifs ont déjà prévu de l'accueillir par une manifestation devant la préfecture.