La mission BepiColombo doit être lancée dans la nuit du 19 au 20 octobre depuis Kourou, en Guyane. Deux sondes permettront d'étudier la planète Mercure, l'une des moins connues du système solaire. Une équipe du CNRS d'Orléans a pris part au projet en concevant un instrument de mesure.
Jusqu’à présent, seules deux missions spatiales avaient permis de visiter Mercure. Dans la nuit de vendredi à samedi, trois modules, dont deux sondes consacrées à l'étude de la planète, commenceront un voyage de sept ans à bord d’une fusée Ariane 5 lancée depuis Kourou, en Guyane. La mission BepiColombo, menée conjointement par les agences spatiales européenne (ESA) et japonaise (JAXA), a mis à contribution les chercheurs du CNRS, à Orléans notamment.
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— BepiColombo (@BepiColombo) 16 octobre 2018
Huit laboratoires ont participé à la conception des appareils de mesure qui seront utilisés. Celui de physique et chimie de l’environnement et de l’espace (LPC2E), rattaché au CNRS, à l’université d’Orléans et au CNES, a travaillé sur l’un d’eux, rattaché à la sonde Mio. Celle-ci est chargée d’étudier l’environnement magnétisé de la planète. « C’est un instrument qui va mesurer la densité du milieu autour de Mercure, détaille Pierre Henri, chercheur au CNRS d'Orléans et responsable de l'expérience. C’est une sonde météo qui fonctionne avec les antennes électriques qui sont montées de part et d’autre de cette petite sonde japonaise. »
Pour les équipes orléanaises, le projet s’inscrit dans la continuité. « C’est un héritage d’un instrument qu’on avait embarqué sur Rosetta, qui s’appelle MIP, souligne Fabrice Colin, chef de projet. C’est une évolution de cet instrument pour réaliser le même type de mesures sur Mercure. » De la conception à l’exploitation des données, une quinzaine de personnes est mobilisée par la mission BepiColombo depuis une dizaine d’années.
Here are just a few reasons why we're excited to be going to #Mercury!
— Bepi (@ESA_Bepi) 17 octobre 2018
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Le lancement de la fusée Ariane 5 – qui sera visible en direct depuis le site de l’ESA et auquel plusieurs Orléanais assisteront – est vécu comme un accomplissement par les équipes, même si l’arrivée sur Mercure n’est prévue que pour 2025. « C’est une fierté, reconnaît Fabrice Collin. Ce sont des projets qui sont longs. Les voir aboutir, obtenir des résultats qui sont bons, c’est une satisfaction. » Une nouvelle mission est déjà envisagée, direction Jupiter et ses lunes glacées. En attendant, une conférence internationale rassemblant l'ensemble des études sur Mercure est prévue à Orléans en juin 2020.