Discrimination : à Orléans, une gérante d'auto-école au tribunal après avoir interdit le port de "couvre-chef"

Le procureur de la République a estimé que ce règlement visait spécifiquement les femmes de confession musulmane portant le foulard. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'une des gérantes d'une auto-école d'Orléans a comparu ce 31 octobre devant le tribunal correctionnel de la ville pour avoir interdit en 2017 le port de "couvre-chef" dans ses voitures et  ses deux succursales. Deux jeunes femmes musulmanes avaient porté plainte avec le soutien du collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui s'était constitué partie civile.

Ce règlement intérieur avait été imposé au début de l'année 2017 par les repreneuses de l'auto-école. L'une des gérantes avait alors écarté la protestation du CCIF, niant toute volonté discriminatoire et mettant en avant un but éducatif.

Une des deux élèves musulmanes avait été contrainte de retirer son voile pour prendre ses cours de conduite, a expliqué leur avocat, Me Johan Hervois. "Elle s'est sentie humiliée et envahie par un sentiment de culpabilité", a-t-il expliqué au journal la République du Centre.
 

"C'est autorisé, point !"


La gérante mise en cause, âgée de 54 ans, a nié lors de l'audience toute idée discrimination et expliqué qu'elle voulait surtout éviter que ses élèves reçoivent des appels téléphoniques ou écoutent de la musique pendant les cours. "Il y a 180 auto-écoles dans le Loiret", a-t-elle fait valoir, expliquant que ses clientes étaient libres d'aller voir ailleurs.

Des arguments bottés en touche par le procureur de la République, Nicolas Bessonne, qui a requis une amende de 1 000 euros contre les deux gérantes"Ce n'est pas la nonne en cornette qu'on cible mais la femme qui porte un foulard, signe d'une pratique religieuse, et c'est autorisé, point !" a-t-il tranché. "Nous sommes là pour poser des garde-fous et maintenir le pacte social", a-t-il ajouté.

Nicolas Bessonne a cependant demandé à ne pas inscrire au casier judiciaire des gérantes une éventuelle condamnation, car cela aurait mené les deux femmes à devoir abandonner leur activité. Le jugement sera rendu le 28 novembre prochain. 


 


 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information