Orléans-Paris en train, le quotidien de Manon et Benoît qui ont quitté Paris pour vivre en province

C'est dans le Loiret, au cœur d'Orléans ou dans la campagne environnante, que Jean-Yves et sa femme, Manon et Benoît, Linda, Sébastien et leurs jumelles ont décidé de changer de vie en quittant Paris. D’âge et de situation familiale et professionnelle différents, ils ont en commun cette ligne de train qui a joué un rôle primordial dans leurs décisions.

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Changer de vie, partir ailleurs, faire autre chose, prendre un nouveau départ et surtout faire le premier pas pour concrétiser ses projets en accord avec la personne qui partage sa vie. Beaucoup en parlent, de plus en plus le font et très peu le regrettent, mais le joker de la mobilité est un élément essentiel pour aller et venir à son gré en toute liberté.

Linda, Sébastien et leurs jumelles Léana et Kaliane

Linda, Sébastien et leurs jumelles ont fait le grand saut en 2018. Tous deux pris par leur travail respectif gagnent bien leur vie, mais n’ont plus le temps d’en profiter. Le train-train quotidien qui file à vive allure vole les moments les plus précieux que rien n’achète. Ils ne partagent plus de moments privilégiés avec leurs filles et passent à côté de l’essentiel. Ils rentrent quand les enfants sont déjà couchés et la nounou se charge du dîner et du coucher.

Sébastien ne supporte plus la vie parisienne, il est de plus en plus stressé, ne dort plus.

La prise de conscience de ce manque de sens qui prend de plus en plus de place lui donne l’impulsion pour faire autre chose, autrement.

Avant, on ne se voyait jamais parce que papa et maman, ils étaient toujours au travail et nous on était à l’école et vu qu’ils rentraient tard, nous, on ne les voyait jamais.

Kaliane

Issu d’un petit village de 350 habitants, il a grandi dans un milieu rural puis il a suivi une formation de menuisier dans un lycée professionnel à Loches en Touraine avant d’intégrer l’école Boule à Paris pour se former à la sculpture sur bois. Il fait de l’agencement, de l’architecture d’intérieur, de la technologie des matériaux, de "l’ingénierie" de la menuiserie puis change d’entreprise pour développer cette gestion de projets d’aménagement.

Il fallait qu’on profite plus de nos enfants. On sait qu’ils grandissent donc il faut en profiter pendant qu’ils sont jeunes et puis il y avait aussi cette dimension professionnelle où j’en pouvais plus de ce que je faisais.

Sébastien

Sébastien est ambitieux, il souhaite grimper les échelons pour devenir responsable de projet. Ses efforts paient et son objectif est atteint, mais il se rend compte qu’il n’est plus en lien avec ses valeurs.  Il revient donc à sa première passion et monte une entreprise à Artenay. Il gagne un salaire, mais insuffisant pour assumer toutes les charges.

Linda doit donc continuer de travailler ponctuellement à Paris pour des missions temporaires. Une situation bancale et fatigante, surtout quand elle se répète régulièrement. Sébastien souhaiterait que Linda intègre son entreprise pour que la petite famille puisse enfin se poser sereinement et que les trajets vers Paris ne soient plus que des voyages loisirs, pour rendre visite à leurs amis ou pour jouer les touristes.

C’est aussi pour ça qu’on réfléchit à adapter la société pour qu’on aille chercher des projets plutôt à Orléans, pour aller chercher de plus gros contrats pour dégager assez d’argent pour que Linda intègre la structure. Pour avoir un confort financier qu’on n’a pas encore aujourd’hui.

Sébastien

Linda est analyste financière, elle a travaillé dans les grandes banques françaises. Elle s’entend bien avec son manager et lui fait part de son envie de partir à l’étranger. Il lui propose d’exercer son métier en VIE, volontariat international en entreprise. Un dispositif qui lui permet d’exercer à Hong Kong puis à New York.

De retour à Paris, elle rentre dans un cabinet de conseils où elle travaille toujours actuellement, mais pour des missions temporaires. Linda n’avait jamais vécu à la campagne et cela ne faisait pas partie de ses projets. Ils avaient bien fait un premier pas en investissant dans une maison de week-end pour se détendre, s’évader en famille, mais il n’était pas question de s’installer complètement. Le confort de vie et les instants de partage avec les enfants ont fait pencher la balance du côté de la campagne et du petit village d’Artenay.

Ça a été un peu compliqué au début de me faire de nouveaux amis , de connaître un peu les lieux de sorties mais, au fur et à mesure ça s’est fait et là, on ne veut pas du tout retourner à Paris, on a un confort de vie qui fait que ça change tout en fait.

Linda

Linda ne manque pas d’arguments en faveur de ce choix de vie, mais elle confie aussi qu’elle aime l’effervescence de Paris et que le fait de pouvoir partir quand elle veut pour rejoindre la capitale est essentiel, tant qu’il ne s’agit pas d’une contrainte quotidienne. "Je pense que si je n’avais pas cette ligne de train, ce train, que je serais perdue, pas à l’aise."

Le calme d’Artenay, l’agitation de Paris, Linda est passée d’un extrême à l’autre. Personnellement, l’entre-deux lui conviendrait probablement davantage.

Jean-Yves et sa femme  

Jean-Yves est né à Paris, il y a suivi toutes ses études puis il s’est éloigné quand sa résidence secondaire est devenue sa résidence principale. Voiture, train, métro, deux heures le matin puis deux heures le soir pour assumer les trajets professionnels, un rythme éprouvant qu’il déconseille aux jeunes générations.

Pour sa retraite, il rêvait d’une vie plus calme dans une ville à taille humaine. C’est à Orléans que le couple a trouvé son bonheur.

Désormais, il se rend à Paris en train quand cela est nécessaire, pour un rendez-vous médical par exemple. Jean-Yves pourrait peut-être vivre dans la capitale, mais, à certaines conditions : au contact des arbres, dans un environnement privilégié, pour profiter du panel des sorties culturelles, mais tout cela a un coût.

Une fois que l’on est retraité, que l’on n’a plus cette contrainte du travail, je pense que ça vaut le coup de quitter cette forme d’attache que l’on s’est fait soi-même au fur et à mesure de toute une vie et donc de partir, d’essayer autre chose.

Jean-Yves

Leur appartement, situé à cinq minutes du centre-ville d’Orléans, offre nombre davantage : la proximité des boutiques, des restaurants, les bars, les petits marchés et la possibilité de profiter à pied de l’environnement architectural et des paysages de Loire.

Quand on ne va pas très loin, toute la campagne, la Sologne, les régions viticoles aussi. Il y a beaucoup de choses, de belles choses et de bonnes choses.

Jean-Yves

Jean-Yves et son épouse apprécient leur nouvelle vie et Orléans remplit toutes les cases de leurs souhaits pour savourer sereinement ensemble présent et l’avenir.

Manon et Benoît

Benoît est un jeune développeur informatique. Il est né et a grandi en Essonne. Les temps de transport imposés lui sont de plus en plus pénibles et l’idée de partir pour un ailleurs plus accessible se profile de plus en plus. Benoît rêve de province, d’espace et de nature, d’épanouissement loin d’un dortoir urbain. Il est en couple avec Manon qui a un diplôme d’ingénierie biologique pour l’environnement.

Elle recherche un emploi dans la fonction publique ou dans un bureau d’études. Partir lui est moins indispensable, mais La covid est un élément déclencheur. Un choix que le jeune couple ne regrette absolument pas.

À Orléans, tout est permis puisque le temps perdu dans les transports se métamorphose en temps de loisirs et que le budget économisé sur le loyer permet des petits extras : faire du sport, pratiquer une activité artistique, boire un verre en terrasse, sortir en semaine. Des moments partagés pour le plaisir d’être ensemble, tout simplement.

Pour le moment, Manon n’a pas trouvé d’emploi et si cela s’éternise, elle devra sans doute faire des recherches sur Paris. Pour elle, c’est une porte ouverte, une option qui ne l’effraie pas puisque le temps de transport ne serait pas plus long que celui qu’elle faisait auparavant. Le train, pour elle, comme pour Linda, est un atout indispensable pour un choix de vie en province.

Les trains rêvent dans la rosée, au fond des gares… Ils rêvent des heures, puis grincent et démarrent… J’aime les trains mouillés qui passent dans les champs.

Henry Bataille – Recueil "Le beau voyage"

Le train de ma vie, un documentaire réalisé par Hugo Metz, produit par Morgane Production et France 3 Centre-Val de Loire

Article initialement publié le 10/11/2022

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