Les immeubles 19 et 21 de la rue de Bourgogne, à Orléans, présentent d'impressionnantes fissures sur leurs façades, deux jours après l'évacuation de leurs occupants. Des écoulements auraient créé une cavité sous les fondations, et ont fait s'effondrer la voirie.
Les volets sont de travers, des fissures exorbitantes balafrent les façades. Les immeubles situés aux 19 et 21 de la rue de Bourgogne, à Orléans, sont examinés par des experts. Deux jours après leur évacuation par les pompiers, ils sont toujours ceinturés de grillages, alors que le secteur est interdit d'accès à tous, sauf aux riverains.
Sur les grillages, le risque est affiché sans détour : "Péril imminent". Un péril d'effondrement, alors que la structure a continué de bouger depuis 48 heures. La mairie a dû prendre un arrêté interdisant de pénétrer les habitations. "On ne peut pas prendre de risque, défend ce vendredi 14 janvier Romain Roy, adjoint à la mairie d'Orléans chargé du quartier Bourgogne. On est déjà chanceux de ne pas avoir de victimes aujourd'hui."
Car, lorsque les habitants ont prévenu les pompiers, ils entendaient des craquements importants et n'arrivaient plus à ouvrir leurs fenêtres, tant la structure se déformait. "La voisine m'a dit qu'il y avait un puits de 10 mètres qui s'était formé dans la cave", raconte Elhaves Belayel, épicier de la rue de Bourgogne. Ce vendredi soir, la voirie devant les immeubles a fini par s'effondrer, informe la mairie d'Orléans.
Rattrapable ou irrattrapable ?
La faute à un dégât des eaux, selon les constatations de trois bureaux d'étude dépêchés sur place. D'après Romain Roy, les fondations des immeubles seraient actuellement "dans l'air". "Des écoulements à la suite de travaux auraient fait échapper le sol avec les eaux, laissant simplement la fondation", explique-t-il.
Il y a un peu plus d'un an, une maison située assez proche, au 18 rue Bellebat, avait dû être détruite, son pignon menaçant de s'effondrer sur la voie ferrée en contrebas. Des évènements marquants, mais qui ne constituent pas une grosse inquiétude pour Romain Roy. "Le quartier n'est pas connu pour être un gruyère, c'est surveillé, analysé en permanence, défend-il. On a une cartographie des sols, avec des services de la métropole qui surveillent les sols et des fissures qui pourraient apparaître."
Et avant une éventuelle démolition des deux immeubles, doit encore être déterminé si la situation est "rattrapable ou irrattrapable", assure l'adjoint. Des mesures au laser continuent d'être menées, afin de constater de potentiels nouveaux mouvements de la structure. Le maire d'Orléans Serge Grouard a, de son côté, promis de rencontrer les locataires et propriétaires en début de semaine.