L'avocat général a requis une peine de 18 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté de 9 ans, à l'encontre de l'ancien prêtre Olivier de Scitivaux. C’est le quatrième jour de son procès aux assises du Loiret, ce vendredi 24 mai. Le religieux est accusé de viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans.
Les réquisitions sont lourdes, probablement à la hauteur des témoignages des plaignants et des aveux d'Olivier de Scitivaux. Ce vendredi 24 mai, au quatrième jour de procès devant la cour d'assises du Loiret, l'avocat général a requis une peine de 18 ans de réclusion criminelle contre l'ancien prêtre du diocèse d'Orléans, assortie d'une période de sûreté de 9 ans. Soit moins que le maximum prévu par la loi, fixé à 20 ans de prison, pour les actes dont Olivier de Scitivaux est accusé. Un suivi sociojudiciaire de 5 ans est également requis, ainsi qu'une injonction de soins, une interdiction d'entrer en contact avec les victimes, et une interdiction d'exercer une activité en contact avec des mineurs.
Lui sont reprochés des faits d'agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans contre quatre hommes, et de viols contre trois d'entre eux. Plus tôt dans l'après-midi, lors de son audience, Olivier de Scitivaux avait reconnu "l’ensemble des faits qui ont été dénoncés contre moi". En d'autres termes, "des attouchements, des caresses, des fellations, des pénétrations digitales et péniennes".
"Un destructeur d'enfances"
Ce dernier a mis en avant, en préambule de ses réquisitions, "l'évidente sincérité des parties civiles", et leurs "témoignages concordants" concernant les faits reprochés à Olivier de Scitivaux. Un homme qui "a profité de son statut de prêtre", et qui "sait pertinemment ce qui va arriver à ce garçon" lorsqu'il héberge chez lui un des plaignants. Ce statut de prêtre lui a permis "d'avoir une couverture". "Il n'est pas exclu qu'Olivier de Scitivaux ait trouvé une certaine jouissance à la duplicité", celle qui consiste à "faire des sermons à la messe et sodomiser un enfant avec une bougie", insiste l'avocat général.
Il le qualifie de "manipulateur", parvenant à "enfermer ses victimes dans leur solitude, chaque enfant est resté seul face à son traumatisme". Quant à la question de l'abus de pouvoir, elle est "chimiquement pure", estime-t-il, mettant en avant la différence d'âge – plus de 20 ans – entre le prêtre et les plaignants, alors âgés d'une dizaine d'années. L'avocat général considère que "l'accusé en avait conscience, mais ça ne l'a pas empêché d'agresser quatre enfants et de briser des familles."
Dans leurs plaidoyers, les avocats des parties civiles s'en sont pris à "la lâcheté des gens qui font partie de la hiérarchie de l’Église", et qui n'ont pas agi quand des signalements de longue date avaient été faits. Me Edmond-Claude Frety a souligné "le caractère nucléaire" des faits, qui ont "détruit des enfants et leurs familles". Tous ont rappelé le traumatisme causé par les faits reprochés à l'accusé.