Le 1er septembre, Sylvie Lesné va reprendre le chemin du lycée et retrouver ses élèves à Orléans, après cinq mois hors-les murs. Si l'enseignante se dit satisfaite de pouvoir faire cours à nouveau physiquement, elle appréhende de faire une rentrée dans "l’hyper contrôle permanent".
Sylvie Lesné est professeur de Lettres au lycée Pothier d’Orléans. L’enseignante n’a pas eu l’occasion de faire classe depuis le confinement. Tout s’est fait à distance, en ligne. Un téléenseignement qui connaît ses limites. "Les relations humaines sont essentielles pour transmettre le savoir. L’enseignement avec une communication directe est irremplaçable." Alors, oui, elle vraiment contente de retrouver l’interaction avec ses élèves. "Eux aussi vont apprécier. Venir au lycée aide les élèves à se structurer."
Il n’en reste pas moins qu’elle se pose encore beaucoup de questions avant cette rentrée où le port du masque restera obligatoire quand la distanciation physique ne peut être respectée. Ce qui sera le cas dans la plupart des classes qui seront à effectif complet.
Une rentrée anxiogène
"Nous faisons une rentrée dans un contexte de surveillance généralisée. Nous allons être dans l’hyper contrôle permanent, plus rien ne va de soi" s’inquiète S.Lesné qui redoute par-dessus tout de devoir reconfiner.L’enseignante n'a pas de contact avec des élèves depuis près de cinq mois, elle appréhende de faire cours face à des lycéens privés d’une partie de leur expressivité. "Il y a un risque d’installer une distance. Le masque peut freiner la rencontre avec l’autre. Cela va à rebours des conditions dont nous avons besoin pour la transmission."
"Avec le masque, on fait passer moins de choses, c’est sûr", avance Josselin Dejou, professeur d’histoire-géographie au collège Augustin Thierry de Blois. Il a participé à la rentrée post-confinement du 18 mai. "On s’essouffle, on est obligé de parler moins vite mais ce n’est pas si gênant." Un inconvénient pris en compte par le protocole sanitaire scolaire de rentrée. Il autorise le professeur.e à enlever son masque si il.elle se tient à son bureau, à bonne distance des élèves.
En mai 2020 , les collégiens suivis par J.Dejou "se plaignaient beaucoup du port du masque. Ils étaient en revanche ravis de se retrouver" se souvient-il.
Protocole sanitaire coronavirus rentrée scolaire 2020-2021
Quid des élèves
Les deux enseignants que nous avons interviewés souhaitent que les premiers jours soient consacrés à une consolidation des acquis de l’an passé avec une attention plus particulière aux élèves décrocheurs "qui n’ont pas été très nombreux" précise Josselin Dijou.
Reste que cette rentrée 2020 restera sans aucun doute dans les annales pour les 5 680 000 élèves du secondaire. Et s’il y a reconfinement, ce que personne ne souhaite, "l’Education nationale devra mettre à notre disposition des outils plus performants et des serveurs puissants" suggère J.Dijou.
Les effectifs 2020-2021 :