Les six hommes se livraient à des échanges de fichiers pédopornographiques. Certains sont soupçonnés d’avoir eux-mêmes commis les viols et filmé les images qu’ils s’envoyaient via des messageries cryptées. 120 victimes francophones ont été identifiées, parmi elles 22 victimes françaises âgées de 3 à 15 ans.
L'information est révélée par nos confrères de France Inter et confirmée à France 3 par le parquet d'Orléans. Tout commence par une discussion sur le logiciel russe de messagerie instantanée ICQ, à l’été 2022. Les cyber-enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie d’Orléans identifient des individus francophones qui échangent des photos de mineurs en sous-vêtements. Les enquêteurs nouent le contact. Rapidement, ils sont conviés à des discussions sur d’autres messageries et infiltrent deux groupes dont l’administrateur est une seule et même personne. Ils s’intéressent également à cinq membres actifs français. Le caractère pédopornographique des échanges se précise : les images montrent des enfants nus et des actes sexuels imposés.
Des victimes approchées sur les réseaux sociaux
L’affaire prend une tournure différente d’autres cas d’échanges de fichiers de ce type : les enquêteurs découvrent que les mis en cause ne se sont pas contentés d’échanger des images, ils suspectent certains d’avoir approché et violé les victimes. 120 victimes francophones sont repérées sur les images, inconnues des bases de données internationales, dont 22 françaises âgées de 3 à 15 ans. Ces dernières ont toutes été entendues par les enquêteurs. Le plus souvent, elles étaient approchées par le biais des réseaux sociaux, les suspects se faisant passer pour une adolescente. Les victimes étaient incitées, moyennant menaces et chantages, à envoyer des photos d’elles dénudées, voire accepter une rencontre physique. Le communiqué de la gendarmerie précise qu’un des mis en cause a agressé et violé une fillette de son entourage pendant trois ans, et diffusé les images sur les groupes de discussion infiltrés.
Plus de 930 000 fichiers pédopornographiques découverts
Plusieurs opérations judiciaires sont menées en 2023 et 2024 pour mettre fin aux agissements des deux groupes. Six hommes, âgés de 36 à 61 ans, sont mis en examen et ont été placés en détention provisoire. Même si plusieurs d’entre eux étaient connus de la justice pour des faits similaires, une source proche du dossier indique qu’ils sont pour la plupart bien insérés professionnellement, certains pères de famille. Ils sont originaires de différents départements de France, à l’exception de l’un d’entre eux, ressortissant belge interpellé en Belgique.
À l’issue des perquisitions et de l’exploitation des données informatiques des suspects, plus de 930.000 fichiers pédopornographiques ont été découverts. Une partie du matériel est toujours en cours d’analyse.