Ce 9 novembre, aux alentours de 21h, l'équipe de nuit des urgences d'Orléans a déposé un droit de retrait collectif en raison du manque chronique de personnel et de moyens. Il s'agit du septième depuis le début de l'année.
Alors que les futurs médecins de la fac d'Orléans sont entrés en première année, le service des urgences n'en finit plus de craquer. Ce 9 novembre, l'équipe de nuit, composée de 7 infirmières et 4 aides-soignants, a refusé de prendre son poste et déposé un droit de retrait devant une charge de travail devenue dangereuse, tant pour les soignants que pour les patients.
"C'est la chienlit"
Selon Sandrine Servoz, secrétaire du CHSCT, s'exprimant pour le syndicat Sud, 71 patients sont "en stand-by" au sein du service, dont 14 "conclus", c'est-à-dire pris en charge, mais en attente d'être transférés au sein d'un autre service.
"Les agents", explique-t-elle, "ne se sentent pas en mesure de travailler en toute sécurité, et de garantir celle des patients". Surtout, l'énorme pression sur le personnel "ne garantit pas une prise en soin des patients digne d'un service public, qui devrait être capable d'accueillir tout le monde !"
De fait, il s'agit du septième droit de retrait depuis le début de l'année au sein de ce service en constante tension. Les urgences d'Orléans sont devenues un symbole de la déliquescence du système public de santé. Au printemps, une grève de deux mois avait paralysé les urgences après la mort d'une patiente sur un brancard le 28 mars, mais structurellement "il n'y a pas eu de solution apportée", s'indigne Sandrine Servoz, "c'est la chienlit !"
Partout en France, les autres services hospitaliers continuent aussi de craquer. À Dijon, ce 4 novembre, une enquête a été ouverte après la mort d'une patiente de 77 ans au mois d'août. Placée en attente avant une opération, la patiente n'aurait pas été nourrie pendant plusieurs jours et serait morte de faim.