VIDÉO. Face au risque d'effondrement, une immense carrière comblée dans le sous-sol d'Orléans

durée de la vidéo : 00h02mn07s
La carrière située sous le quartier Saint-Vincent fait 5 000 mètres carrés.
Comblement d'une ancienne carrière à Orléans ©France télévisions

Plus de 5 000 mètres cubes d'un mélange de béton seront versés à partir du 16 août dans les entrailles de la terre à Orléans, où certaines zones d'une carrière bicentenaire menacent de s'effondrer. Un chantier de quatre mois.

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Preuve de sa longue histoire, Orléans possède près de 1 000 cavités sous sa surface. En 2019, suite à un affaissement du sol dans le jardin d’une maison du quartier Saint-Vincent, la ville a découvert une nouvelle galerie, complètement oubliée.

D'une surface d'un demi-hectare, c'est la plus grande mise au jour dans la métropole à ce jour, s'étendant sous les rues de la Claye et Albert-Laville. Son histoire remonte, au moins, au début du XIXe siècle, durant laquelle elle servait à l'extraction de calcaire de Beauce. À l'époque, l'actuel quartier Saint-Vincent était, outre la rue du faubourg du même nom, recouvert de champs. Les risques d'éboulement n'étaient pas moins élevés, mais moins dangereux.

Une cartographie en 3D

L'étalement urbain a, depuis, fait son œuvre. Autant dire que l'ancienne carrière fut, dès sa découverte, ardemment scrutée. Le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM), idéalement situé à Orléans, et le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) ont mené leur enquête.

Grâce à une cartographie en 3D de l'intégralité de la carrière (voir vidéo ci-dessous), plusieurs points de fragilité ont été identifiés, avec ce que les géologues appellent des fontis. "Les couches géologiques des terrains orléanais sont constituées de calcaire de Beauce, puis au-dessus il y a de la marne, et encore après de la terre", explique Imed Ksibi, du service prévention des risques à la métropole d'Orléans.

Or, à certains endroits de la carrière, de la marne se retrouve éparpillée au sol, signe d'un effondrement. "Ça veut dire que le toit en calcaire ne résiste plus, et que donc, à un moment, ça va tomber." Un effondrement plus important, pouvant remonter jusqu'à la surface, peut arriver "demain ou dans 50 ans, mais de toute façon, ça évolue négativement", assure Imed Ksibi. Et un tel éboulement "peut entraîner une maison".

Chacun son sous-sol

La métropole a pris ses dispositions. Des travaux commenceront le 16 août, et permettront de remplir totalement la zone la plus à risque de la carrière. 5 600 mètres cubes de coulis — un mélange de ciment, d'eau, de sable et d'un adjuvant pour solidifier — doivent être coulés dans un périmètre circonscrit par des murs de sacs empilés. Objectif : remplir l'endroit du sol au plafond, pour empêcher tout mouvement de terrain à l'avenir.

Des travaux coûteux, notamment pour les habitants à la surface, 12 mètres au-dessus de la carrière. Car chaque propriétaire est responsable de son sol... et donc de son sous-sol. Jacques Lefebvre réside rue de la Claye, et seule une infime partie de la carrière se trouve sous son habitation. Néanmoins, il estime à 1 000 euros le coût de revient des opérations de travaux pour sa copropriété. "On s'adaptera, de toute façon, il faut les faire, ces travaux", lance-t-il, peu enclin à voir son immeuble avalé par la terre.

L'opération est censée durer quatre mois.

Avec Garo Kevorkian et Léa Prunier.

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