La Tour 17, construite en 1970 dans le quartier de La Source, vit ses derniers jours. Cette barre de logements, la plus haute du quartier, sera détruite le 29 octobre. Retour sur l'histoire de ce mastodonte de béton, qui a transformé le visage d'Orléans.
17 étages, 273 appartements. Le 29 octobre, les habitants du quartier de La Source, dans le sud d'Orléans, feront leurs adieux à la Tour 17, un mastodonte de béton, plus haut immeuble du quartier. À 11 heures, le bâtiment sera foudroyé.
La construction de la tour remonte aux années 60, lorsque la ville nouvelle de La Source prend forme, au milieu des bois et des champs. En 1962, le gouvernement approuve la construction de 1 000 HLM. En 20 ans, plus de 5 000 logements sortent de terre.
20 000 habitants en 20 ans
L'idée est, alors, d'accueillir divers services déconcentrés. Comme le célèbre immeuble des chèques postaux. Le centre financier de La Poste est livré en 1968, l'activité y débute avec 500 agents, en grande majorité des agentes.
Une résidence est construite pour héberger tout ce monde, avec des chambres à trois lits. Mais rapidement, la place vient à manquer, et la résidence arrive à saturation. Dans le même temps, le nombre d'employés de La Poste gonfle, ils sont bientôt des milliers.
La Tour 17 est la solution à ce problème. Elle est livrée en 1970, et accueille, dans la grande majorité de ses 273 appartements, les agentes des PTT. Elle est construite sur la dalle de La Source, imaginée par l'architecte et urbaniste Louis Arretche, qui change le visage d'Orléans en quelques années. La Source compte 25 habitants en 1962, contre plus de 20 000 en 1982. Une ville entière, aux concepts urbanistiques modernes, toute en béton, est née.
Perte de popularité
Mais depuis le début des années 2000, les grands ensembles et autres barres d'immeubles de l'après-guerre ont perdu de leur superbe, et de leur popularité. Sur fond de fracture sociale, la mode est aux grandes rénovations urbaines, ou à la destruction quand la rénovation est jugée trop complexe et/ou coûteuse.
La T17 est condamnée. Ses petits appartements ne correspondent plus à la demande, et le budget de rénovation serait colossal, selon le bailleur Pierres et Lumières. La destruction est actée en 2019, les derniers locataires sont relogés en 2021. Depuis, la tour est désossée, curée, et désamiantée, pour supprimer les risques que peut présenter la démolition. Car, en quelques secondes, minée de 1 400 kg d'explosifs, la tour s'effondrera complètement, se transformant en tas de gravats. Un tas de 15 000 tonnes, à la hauteur du symbole.