Le sénateur du Loiret, co-rapporteur de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, réagit sur la décision du parquet de Paris de classer sans suite l’enquête pour faux témoignage du directeur de cabinet du chef de l’Etat.
Rebondissement dans l’affaire Benalla ! La procédure ouverte par le parquet de Paris pour "soupçons de faux témoignages" devant la comission d'enquête sénatoriale, a été classée sans suite. Le directeur de Cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, ne sera donc pas poursuivi.
Le Procureur de la République de Paris Rémi Heitz, a indiqué dans un communiqué que le haut fonctionnaire avait effectué "une description incomplète des attributions d’Alexandre Benalla" au cours de son audition du 25 juillet devant les sénateurs, mais qu'il avait fait parvenir par la suite une note descriptive des prérogatives de l’ex-collaborateur de l’Elysée. "L'ensemble de ces éléments ne permet donc pas de caractériser une altération de la vérité destinée à tromper la mission d’information" du Sénat, conclue le procureur.
"Nous, les parlementaires, ne devons pas commenter davantage"
"Dans cette affaire, la commission d’enquête a dit sa conviction. Le parquet et le procureur de Paris ont pris cette décision en toute indépendance. Cela relève de leur responsabilité", a fait savoir le sénateur PS du Loiret Jean-Pierre Sueur. "Nous, les parlementaires, ne devons pas commenter d'avantage" a ajouté celui qui était co-rapporteur de la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla.
Les conclusions du Parquet de Paris ne vont donc pas dans le sens du rapport de la commission d’enquête sénatoriale rendu le 20 février dernier. Dans une lettre adressée au président du Sénat Gérard Larcher, les sénateurs accusaient en effet le directeur de cabinet du chef de l’Etat d’avoir retenu "une part significative de vérité"lors des auditions. La lettre fait également état d'une série "d’incohérences" et de "contradictions" dans le récit de Patrick Strzoda.
Le chef de cabinet d’Emmanuel Macron avait laissé entendre, lors de son audition à la commission des Lois de l'Assemblée nationale le 25 juillet 2018, qu'Alexandre Benalla exerçait des fonctions réduites au sein de l’Elysée. "Monsieur Benalla n’est pas le responsable des services dont il est chargé d’assurer la coordination. Ce n’est pas lui qui dirige les services de sécurité", avait-il affirmé. Le haut fonctionnaire avait ensuite complété ces informations en remettant au Sénat une note dans laquelle il précisait qu'Alexandre Benalla coordonnait en réalité les "services en charge de la sécurité du Président de la République".
Alexandre Benalla, accusé d’avoir malmené des manifestants à Paris le premier mai 2018, et l'ancien employé de LREM Vincent Crase, sont tous deux également visés par plusieurs enquêtes suite au signalement du Sénat. Le parquet précise qu'il examinera les suites à donner une fois que les enquêtes judiciaires les visant seront terminées.