JO 2024 : porter la flamme, "ce n’est pas très long, mais c'est beaucoup d'émotions" pour Noé, 5 ans, et son grand-oncle

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Le petit Noé, 5 ans, a quitté son village de Nibelle et ses parents, la semaine dernière. Avec sa grand-mère, il a réalisé un périple dont il se souviendra toute sa vie. Il a rejoint son grand-oncle Alain, également originaire du Loiret, et porteur du relais de la flamme olympique à Vichy.

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Des verres qui tintent au rythme des clients qui entrent et sortent, des bises qui claquent entre Nibellois. Comme tous les matins, travailleurs, retraités et visiteurs de passage se retrouvent au comptoir de celui que l'on appelle Flo, ici.

Béret vissé sur une tête haut perchée, l'homme est un cœur tendre avant tout. Aujourd'hui, Florent Charpentier fête ses 31 ans. Malgré son sourire éternel, le jeune homme regrette une chose. L'un de ses fils, Noé, 5 ans, n'est pas près de lui pour ce jour spécial.

"Le jour de son anniversaire, c'est toujours un pincement au cœur de ne pas avoir son enfant, mais ce n'est qu'une fois dans sa vie"

Flo, Nibellois et papa de Noé, 5 ans

Mathilde Leroy arrive, souvent juste après avoir déposé Malo, 18 mois, à la crèche, et Noé à l'école. Comme tous les matins, elle débute la journée derrière le comptoir, avec un café. Parmi les clients. Ensemble, ils ont repris ce petit restaurant, le Relais Saint-Sauveur, juste avant le début de la pandémie de Covid-19.

Le commerce a résisté à la pandémie et reste une institution dans le petit village d'à peine 1180 habitants. La terrasse commence à se remplir et les discussions vont bon train. Noé est au centre de l'attention. 

C'est moi qui ai emmené Noé, pour voir mon frère Alain. Je voulais le voir courir de toute façon.

Guylaine, Loirétaine et la sœur du porteur de flamme olympique

Le petit garçon est parti, la veille, avec sa grand-mère maternelle, Guylaine, 59 ans. "J'avais décidé d'y aller de toute façon", raconte-t-elle, une semaine plus tard. Ce vendredi 28 juin, il s'agit de fêter un autre anniversaire. Celui d'Alain Leroy, 75 ans, l'oncle de Mathilde et le héros de Noé. 

Une aventure inattendue

Alain Leroy avait envoyé sa candidature pour endosser le rôle de porteur du relais de la flamme olympique sans trop y croire en janvier. Réponse négative. Au dernier moment, face aux désistements de certains candidats, il est finalement sélectionné. Il a pu avoir la chance de vivre une expérience incroyable. Pour lui, et toute sa famille.

Le parcours débute près de Vichy. Alain Leroy, comme 35 autres relayeurs, monte dans un bus. Il est 15 heures et il se trouve dans la maison de la flamme, au CREPS qu'il connaît si bien pour y avoir fait ses armes.

Près de lui, une ancienne élève, un copain, un collègue professeur de gym. Et Théo Curin, nageur handisport, médaillé de bronze en 2017 aux championnats du monde à Londres. 

On a eu la chance d'avoir avec nous Théo Curin, qui est une très très belle personne.

Alain Leroy, porteur du relais de la flamme olympique et grand sportif

Des flashs, d'abord entre relayeurs. "On ne voyait rien de ce qu'il se passait autour", raconte le sportif. Puis, la foule. Pour Alain Leroy, le souvenir est intense. Contacté par France 3 Centre-Val de Loire, il ne peut contenir son émotion à l'évocation de cet instant. Ses amis, sa famille, ses élèves : tout le monde est là. 

Sa sœur, Guylaine, avec Noé, se rappelle : "On savait où mon frère serait. Il est descendu du bus, la flamme était éteinte". Elle raconte la foule, elle aussi, mais aussi le dispositif de sécurité mis en place pour protéger les stars du jour et la fameuse flamme.

Le relayeur n'a pas le droit de confier la flamme, mais il peut la faire toucher aux personnes près de lui. Alors, rapidement, Alain Leroy est sollicité de toute part.  

J'ai eu la chance de vivre ça une fois. On est que 10 000 en France à faire ça !

Alain Leroy, relayeur de la flamme olympique

"C'était vraiment un grand moment, avec tout ce que représentent les JO pour moi, c'est toute ma vie, le sport", raconte-t-il, les larmes de joie dans la voix. "Un moment unique", résume-t-il.

"Mon Noé était là, mon petit-fils Pablo aussi. Je ne savais pas qu'il viendrait. C'était une surprise et il a couru à côté de moi", explique-t-il, encore ému. Pablo a 11 ans et sera fier à tout jamais d'avoir parcouru les 300 mètres de relais aux côtés de son papi.

Des étoiles dans les yeux

"Le soir, on s'est retrouvés en famille, avec mes sœurs et mon cousin. Noé était super excité, c'était un moment fort pour lui", se souvient Alain Leroy. "J'étais bien content de l'avoir avec moi", précise-t-il, se souvenant de son dernier passage à Nibelle, pour une fête familiale célébrée dans le restaurant. 

Le petit garçon est impressionné, selon les mots de son grand-oncle. Il s'en souvient avec sa famille près de lui, de retour dans le Loiret. "J'étais content !", raconte-t-il fièrement.

Sa grand-mère, elle, revoit encore son petit Noé mordiller sa peluche Phryge, achetée pour l'occasion. Cela vaut bien les 1000 km avalés pour tout ce voyage. Elle l'assure avec un grand sourire. 

Le lundi matin, à l'école de Chambon-la-Forêt, le programme est fait de découvertes sportives, de chants sur cette thématique et d'un suivi journalier sur la localisation de la flamme. Logiquement, Noé est une vedette. Tous les enfants sont heureux de ce récit concret et réel. 

Noé a ramené des souvenirs pour ses camarades de classe de maternelle. Il a pu raconter et se souvenir à nouveau de l'instant.

À l'issue de la journée du vendredi 21 juin, Alain Leroy reçoit lui aussi un cadeau précieux : un anneau se trouvant entre les deux parties de la torche qu'il a portée. "J'ai gardé le costume aussi, que j'ai montré à mes élèves". 

En descendant du bus, on nous dit "surtout, profitez". On peut marcher ou courir. Je me suis dit, c'est les JO, je cours".

Alain Leroy, porteur de flamme originaire du Loiret

Le parcours de la flamme olympique la mènera dans la région Centre-Val de Loire, à partir du 7 juillet. Comme expliqué dans notre carte du parcours, elle sillonnera les routes de Dreux à Châteaudun, en passant par Bonneval, jusqu'à Chartres. 

La suite se déroulera en Loir-et-Cher, le 8 juillet, puis dans le Loiret, dans le Malesherbois, à Sully-sur-Loire, Montargis, Neuville-aux-Bois et Gien. "Le restaurant est fermé le mercredi, on ira sans doute à Neuville-aux-Bois", annonce Mathilde Leroy. Noé sera ravi de boucler la boucle. 

Alain, le sport dans la peau

Pour le moment,direction Lapalisse, près de Vichy. Alain Leroy a le sport dans la peau. "Il a fait toute sa carrière en tant que prof de sport", relate sa sœur, installée à Chilleurs-aux-Bois, près de Pithiviers.

J'étais à l'USP de Pithiviers, il y a 60 ans. J'ai encadré très vite des gamins qui avaient 3 ou 4 ans de moins que moi. Ce n'est plus possible, mais j'étais cadet et je jouais avec des seniors. Ensuite, j'ai été capitaine, en junior, au niveau de l'Orléanais.

Alain Leroy, porteur du relais de la flamme olympique et originaire de Pithiviers-le-Vieil

Effectivement, l'homme collectionne les casquettes : enseignant de la première heure dans le collège de Lapalisse, joueur de rugby, de Pithiviers à Vichy, en passant par Toulon, fondateur, il y a 50 ans, de l'école de rugby de sa ville, bénévole dans diverses associations, notamment pour aider les personnes en situation de handicap…

Il a suivi une formation au CREPS pour devenir professeur de gym, avant de quitter la région Centre-Val de Loire pour l'Auvergne, où il vit toujours. Sa fierté ? Avoir toujours à cœur de former les jeunes, réussir des tours de force en la matière et continuer d'en être entouré. 

Pour ne citer qu'une anecdote, il raconte avoir débuté avec son club sur un terrain improvisé, avec des arbres coupés en guise de poteaux et un bus désaffecté pour vestiaire.

Malgré une blessure au genou, les ligaments croisés, aucun frein ne pourra l'éloigner du sport. Toute sa famille est piquée du virus, jusqu’à sa femme, supportrice du Stade toulousain.

Noé, lui, marchera sans doute dans les pas de son papa, footballeur attaché au club local, l'Entente Chambon-Nancray-Nibelle, connue ici comme l'ENCN. 

Le petit Malo, lui, semble seulement avoir les yeux qui brillent devant son grand frère et cette histoire qui lui sera sans doute racontée d'ici quelques années.

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