Battu par Anthony Brosse (Renaissance) pour 11 petites voix dans la 5e circonscription du Loiret, Valentin Manent affirme avoir envoyé son recours au Conseil constitutionnel ce lundi 27 juin. Il dit avoir décelé "des erreurs humaines" dans le scrutin.
"Quitte à perdre, j'aurais préféré une défaite franche." Oui mais voilà, dimanche dernier, Valentin Manent est tombé de haut. Donné gagnant quelques minutes plus tôt, à 98% de bulletins dépouillés, le candidat du Rassemblement national dans la 5e circonscription du Loiret (de Fleury au Pithiverais) est finalement battu par Anthony Brosse, candidat de la majorité Ensemble - Renaissance... pour 11 petites voix.
Avec un si petit écart, il était presque acquis qu'un recours serait déposé auprès du Conseil constitutionnel. C'est chose faite : le candidat du parti d'extrême-droite a confirmé à France 3 ce lundi 27 juin avoir envoyé ledit recours plus tôt dans la matinée.
"Une série d'erreurs humaines"
Un recours motivé : "On a fait nos recherches à la préfecture, dans les PV de dépouillement, en examinant les bulletins nuls, et on a trouvé quelques erreurs qui pourraient faire basculer le résultat, d'un côté comme de l'autre", assure Valentin Manent. Une "série d'erreurs humaines" selon lui, qui "n'auraient rien changé à 1 000 voix d'écart". Oui mais voilà, ici, l'écart n'est que de 11 voix.
Parmi ces erreurs humaines, l'ex-candidat rapporte l'existence d'un bulletin compté nul "à cause d'une tâche d'encre, sauf qu'elle vient de l'imprimeur". Ou encore "un bureau où le nombre de voix était de 103 voix pour moi et 109 pour Anthony Brosse sur une feuille de dépouillement, et l'inverse sur une autre". En somme, "quelques petits éléments" qui, mis bout à bout, pourraient "changer la donne".
Vers une annulation du scrutin ?
Le candidat malheureux du RN avait dix jours, à compter de la publication des résultats, pour envoyer son recours auprès du Conseil constitutionnel. Perdant dès le premier tour à Montargis pour 189 voix, Jean-Michel Blanquer avait fait savoir dès le 10 juin son intention de déposer un recours dans sa circonscription. Pourtant, du côté des requêtes recensées par le Conseil constitutionnel, aucune trace de celle de l'ancien ministre de l'Éducation nationale, qui a jusqu'au 29 juin pour l'envoyer.
De façon générale, "les recours aboutissent souvent quand il y a une centaine de voix d'écart entre les deux candidats", analysait le politologue Pierre Allorant auprès de France 3 le 19 juin, au soir du second tour. Le Conseil constitutionnel peut alors décider, purement et simplement, d'annuler l'élection. Une législative partielle aurait alors lieu, avec un retour aux urnes pour les électeurs de la circonscription.
Contacté, Anthony Brosse n'a pas encore été en mesure de répondre à France 3.