Après le remaniement ministériel de ce 11 janvier, qui a fait entrer plusieurs figures de droite au gouvernement, la majorité présidentielle commence à se déchirer. Le député MoDem du Loiret Richard Ramos milite ainsi pour une liste autonome centriste, en vue des élections européennes.
Le remaniement n'a pas fait que des heureux dans le camp présidentiel. Richard Ramos, député MoDem du Loiret, a fait savoir son mécontentement auprès de l'AFP, ce vendredi 12 janvier.
Selon lui, Emmanuel Macron "a réinventé l'UMP" en allant chercher Rachida Dati et Catherine Vautrin notamment, les deux femmes ayant été des ministres affiliées UMP, ancêtres des Républicains, pendant les années 2000. Le patron de LR "Éric Ciotti en a rêvé, Macron l'a fait", fustige-t-il.
Sans Macron en Europe, avec Macron en France
En conséquence, l'élu se dit favorable à une liste autonome centriste, mais sans Renaissance, lors des élections européennes, "que l'on marque notre différence". "Allons chercher une tête de liste "européenne", proche de nous mais pas forcément MoDem. Mais montons une liste centriste et MoDem", développe le député du Loiret. Une liste qui pourrait arriver "devant une liste du président de la République" lors du scrutin, qui aura lieu le 9 juin 2024.
Le MoDem doit-il rester dans la majorité parlementaire - relative - d'Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale ? "Oui. Mais on sera très attentifs aux textes qui nous seront présentés", assure Richard Ramos. Et "si on continue de nous mépriser, on montrera que sans nous, il n'y a pas de majorité".
Bayrou à la manœuvre
Le président du MoDem, François Bayrou, allié de la première heure d'Emmanuel Macron, avait déjà marqué publiquement ses interrogations sur la nomination de Gabriel Attal à Matignon, notamment s'agissant de "l'expérience nécessaire" pour la fonction de Premier ministre. En coulisse, le maire de Pau menacerait lui aussi de présenter une liste autonome.
Le remaniement opéré jeudi marque une droitisation de l'équipe gouvernementale, avec les entrées de Rachida Dati à la Culture et de Catherine Vautrin à la tête d'un large ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.