Seulement un an après leur relégation, les handballeurs de Saran vont retrouver la Starligue la saison prochaine. Les « Septors » ont maintenant l’ambition de s’installer durablement dans l’élite du handball français. Et avec, son lot de changements.
Avec Martin Cauwel
"C’est incroyable, on revient de loin ! On n’a rien lâché, on a fait très peu d’erreurs en deuxième partie de saison. Ce groupe le mérite, tout simplement !" La barbe fournie d’Hadrien Ramond dégouline, sans qu’on arrive à savoir s’il s’agit de sueur, de larmes ou de champagne. Probablement un mélange des trois.
Ce vendredi 19 mai, à Valence, les « Septors » ont arraché leur ticket pour monter en première division. Le début d’une nouvelle aventure, un an seulement après avoir été rétrogradés en Proligue.
Leurs souvenirs du très haut niveau sont encore frais, personne n’est mieux placé pour le savoir : cette fois, s’ils veulent rester en Starligue, le HB Saran va devoir monter tous les curseurs. Plus professionnels, plus performants, plus structurés.
Petit poucet parmi les grands
Saran faisait figure de grosse écurie de deuxième division, notamment après leur titre de 2021. En Starligue, les « Septors » seront les petits poucets parmi les grandes armadas européennes comme le Paris-Saint-Germain, qualifié en demi-finale de Ligue des Champions, ou encore Nantes et Montpellier.
Composée des 16 meilleurs clubs du pays, la LiquiMoly Starligue est l’élite du handball français et même mondial.
Longtemps considérée comme le championnat le plus relevé au monde, la Fédération européenne de handball classe la Starligue au troisième rang des championnats les plus concurrentiels du continent.
Elle se place derrière l’Allemagne et l’Espagne et juste devant la Hongrie et le Danemark.
Grosses ambitions, gros budget
Pour espérer se maintenir, le président du HB Saran Bruno Bordier a annoncé l’arrivée de plusieurs nouveaux partenaires. Des sponsors qui mettront la main à la poche pour porter le budget saranais de 2,1 à 3 millions d’euros par an. Les « Septors » passeraient virtuellement du dernier au 13e budget sur 16 parmi les clubs actuellement en première division pour cette saison 2022-2023.
Cela reste très loin des 16 millions d’euros du Paris-Saint-Germain, propriété de Qatar Sport Investments comme pour le football, et même loin des 8 millions d’euros de Nantes et de Montpellier.
Saran se rapprocherait, en revanche, des moyens financiers d’un club comme le C’Chartres Métropole Handball, qui joue sa survie en première division malgré un budget de 3,8 millions.
Le recrutement déjà entamé
Côté sportif, les « Septors » animent déjà le mercato. Des joueurs importants de l’effectif quitteront le Loiret en fin de saison comme le demi-centre Kévin Taufond ou l’arrière droit Quentin Eymann. Johann Caron, lui, a annoncé sa retraite sportive.
Pour les remplacer, le staff de l’entraîneur Fabien Courtial pourra compter sur au moins quatre nouveaux joueurs.
William Accambray, triple champion du monde et champion olympique en 2012 avec l’équipe de France, apportera son expérience de la première division. Actuellement à Aix-en-Provence, l’arrière gauche de 35 ans connaît la Starligue par cœur, avec neuf titres de champion de France.
Les buts saranais seront gardés par un autre champion olympique, Yann Genty, en or à Tokyo avec les Bleus. Le gardien de Limoges posera ses valises dans le Loiret avec son coéquipier actuel Romuald Kollé, de retour au bercail. L’arrière-gauche a passé trois saisons et demie à Saran, entre 2016 et 2020.
Un autre joueur rompu à l’exigence de la Starligue, Florian Delecroix, et Pau Oliveras, un des meilleurs buteurs de deuxième division cette année, renforceront aussi la base arrière des « Septors ».
Une nouvelle salle ?
Le Saran Handball veut un écrin à la hauteur de ses ambitions. Difficile d’encore plus pousser les murs à la Halle Jacques-Mazzuca, qui accueille les matchs à domicile. Ses 1 100 places assises sont quasi systématiquement prises d’assaut, et complétées par 200 places debout.
Samedi 13 mai, les « Septors » ont reçu Cherbourg au Palais des sports d’Orléans, une enceinte presque trois fois plus grande, conforme aux standards de la Starligue. Après le départ de l’Orléans Loiret Basket à l’Arena CO’MET, la salle n’a plus de club résident. Un statut que les handballeurs de Saran se verraient bien obtenir.
Pourtant, parmi tous ces chantiers et ces projets, l’essentiel est ailleurs pour Saran. En terminant premiers de la saison régulière, les « Septors » sont automatiquement qualifiés pour le Final Four (demi-finale et finale), les 3 et 4 juin à Dijon. L’occasion de s’offrir un troisième titre de champions de France de ProLigue.