Installée à Oussoy-en-Gâtinais, Alexandra Laurent-Claus, élève ses ânes et fabrique des produits cosmétiques à base de lait d'ânesse. Après l'annonce des mesures de confinement, impossible pour elle de vendre à la ferme. Heureusement pour elle, les commerces du Loiret ont pris le relais.
Quand elle a appris la fermeture des marchés, les uns après les autres, Alexandra Laurent-Claus, gérante de Lédanès, Entreprise Agricole à Responsabilité Limitée basée à Oussoy-en-Gâtinais, dans le Loiret, s'est inquiétée, comme bon nombre de ses collègues.
Son métier, c'est sa passion: elle élève des ânes et fabrique des produits cosmétiques à base de lait d'ânesse. Les marchés et la vente à la ferme sont ses principales sources de revenus. Et là, tout s'est arrêté d'un coup.
Cette solution, elle l'a trouvée sur les réseaux sociaux, après avoir vu ce post d'une grande surface sur Facebook :Les premiers jours du confinement ont été compliqués, j'étais un peu sonnée, il fallait que je trouve une solution.
Sitôt vu, sitôt réalisé: Alexandra Laurent-Claus a envoyé un message à une, puis deux grandes surfaces. A Ouzouer-sur-Loire, puis à Villemandeur. Les premières commandes ont été passées dans la foulée.
"Un accueil chaleureux, avec des interlocuteurs vraiment soucieux d'apporter leur aide". Cela a encouragé Alexandra à poursuivre ses démarches, auprès des grandes enseignes, des épiceries, et des producteurs locaux.
17 nouveaux points de vente depuis le début du confinement
Depuis le début du confinement, ses produits sont proposés dans 17 points de vente supplémentaires. Les crèmes hydratantes et les savons sont les produits les plus demandés, et ils sont bien mis en valeur. Une belle surprise pour la chef d'entreprise!Si le mois de mars a été plutôt morose, celui d'avril s'annonce clairement plus réjouissant. Mais maintenant, il va falloir répondre à la demande :
La savonnerie située près de la ferme tourne à plein régime. La formation que la gérante de Lédanès a suivi en juin dernier a été bien utile, car elle n'arrête pas, "jusqu'à en avoir des courbatures."Au début du confinement, je m'interrogeais sur le moyen de parvenir à vendre. Maintenant, je me demande si je vais réussir à fournir!
Il faut deux heures pour fabriquer 5 kg de savon. Le 19 avril, date à laquelle la ferme devait proposer une journée portes ouvertes, elle avait proposé une visite virtuelle, avec un passage dans son "laboratoire".
Les savons neutres sont les plus demandés, mais il y en a aussi des parfumés. Parmi les 12 senteurs proposées, les consommateurs semblent avoir opté pour les arômes cerise, monoï, verveine, fleur d'oranger, et rose-citron.
Vers une nouvelle organisation ?
Si déconfinement il y a, les ventes à la ferme devraient pouvoir reprendre le 11 mai. En attendant, il est toujours possible de se fournir par le biais d'internet, même si le délai d'envoi est un peu plus long.Alexandra Laurent-Claus sera ravie de retrouver ses clients sur les marchés, mais la situation actuelle la pousse à se poser des questions. Peut-être s'appuiera-t-elle davantage sur les commerces du département dont les dirigeants lui ont tendu la main.Au départ, j'avais surtout des commandes pour les crèmes hydratantes, car le gel hydroalcoolique est parfois irritant. Maintenant, les gens commandent plus de savon, et se renseignent pour savoir s'il y en a dans les commerces près de chez eux.
Maman de deux enfants, au milieu de ses ânes, cette passionnée va "faire ses calculs" pour trouver la meilleure solution possible. Pour l'heure, elle est en contact avec d'autres commerces du département, intéressés par ses produits.J'espère que cette aide ponctuelle va s'inscrire dans la durée. Je réfléchis à la possibilité de vendre moins cher, mais plus, et à me libérer ainsi quelques week-end.
Dans le même temps, elle s'est rapprochée des dirigeants de petits commerces proches de chez elle, avec qui elle a créé des liens nouveaux, et envisage peut-être des projets pour l'avenir.
Le contact avec les gens, les animaux, et la nature reste son moteur. Nous l'avions rencontrée sur le salon de l'agriculture, porte de Versailles à Paris, en 2018. Ansi que sur terres du Gâtinais, l'été dernier, au moment de la naissance, très rare, d'ânons jumeaux.