La Première ministre Elisabeth Borne s'est rendue dans le Loiret ce 26 mai pour affirmer la volonté d'action du gouvernement contre la sécheresse. C'était aussi l'occasion pour elle de soutenir les candidats régionaux pour les élections législatives qui approchent.
"Mon gouvernement est déterminé à agir pour éviter que cette situation ne se dégrade", a déclaré ce jeudi 26 mai la Première ministre Elisabeth Borne, lors d'un déplacement dans le Loiret sur le thème de la sécheresse.
Cette sécheresse qui met l'agriculture en péril
Elisabeth Borne estime d'ailleurs qu'elle aurait pu aller "dans la plupart des départements" car cette situation "prévaut sur une large partie de notre territoire". Selon la Première ministre, 19 départements sont actuellement en alerte sécheresse.
Une semaine plus tôt, Météo-France a révélé que le Loiret et l'Indre-et-Loire font partie des départements qui seront "très probablement" en situation de pénurie d'eau d'ici la fin de l'été 2022, et une probabilité existe pour les autres départements de la région Centre-Val de Loire.
Les "événements météorologiques extrêmes", comme les sécheresses et les inondations, font partie des conséquences du dérèglement du climat. En octobre 2021, l'État a été condamné par le tribunal administratif de Paris pour avoir manqué aux objectifs qu'il s'était lui-même fixé dans la lutte contre la crise climatique.
400 millions d'euros pour les agriculteurs
Le gouvernement veut "accompagner financièrement les agriculteurs qui sont les plus touchés", et notamment "les éleveurs", qui ont des difficultés sur "l'alimentation animale", avec l'ouverture "dès lundi" 30 mai d'un guichet pour bénéficier de l'aide exceptionnelle qui a été mise en place suite à la guerre en Ukraine, soit 400 millions d'euros.
La Première ministre ajoute que "partout où ça se justifiera", le dispositif des calamités agricoles pour les fourrages sera activé. "C'est donc la solidarité nationale qui va accompagner les éleveurs". Une réforme de l'assurance récolte pour "mieux" protéger les agriculteurs, est également sur la table.
Lors de ce déplacement, Elisabeth Borne était accompagnée de personnalités locales, comme des candidats de la majorité présidentielle aux législatives et des ministres. Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture et candidat dans la première circonscription du Loir-et-Cher, était de la partie.
Le gouvernement, explique-t-il prend très au sérieux la crise qui se profile et travaille déjà sur des "outils" pour pallier ses effets, comme des bassins de rétention d'eau. "Je ne connais pas un pays dans le monde qui, n'ayant pas accès à l'eau, peut avoir de l'agriculture", rappelle celui dont le ministère est aussi celui de la "Souveraineté alimentaire".
Quand vous n'avez pas accès à l'eau, vous n'avez pas d'agriculture. Et quand vous n'avez pas d'agriculture vous n'êtes pas autonome et vous n'avez pas les moyens de nourrir votre population. C'est l'un des enjeux du 21e siècle.
Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et candidat aux législatives dans la première circonscription du Loir-et-Cher
Localement, Elisabeth Borne a aussi annoncé avoir "passé consigne aux préfets" pour mettre en place des mesures de restriction d'eau sur les usages non-prioritaires et organiser des "comités sécheresse", quand cela est nécessaire.
Le gouvernement veut aussi "investir, s'adapter" et "adapter les pratiques de l'agriculture" en prenant en compte aussi "tous les enjeux de dérèglement climatique" et "consommer moins d'eau". Pour "accompagner la transformation de nos filières agricoles", dont 40 millions d'euros pour investir dans du "matériel de protection et d'irrigation", enveloppe doublée par rapport à ce qui était prévu. Par ailleurs, 100 millions d'euros supplémentaires ont été dégagés pour les Agences de l'eau.