Après avoir essuyé un premier refus, Total Energies aurait trouvé un nouveau terrain pour implanter sa première station d’hydrogène loirétaine sur la commune de Saran. De son côté, la Maire se veut prudente, et attend de connaître plus précisément le dossier pour se prononcer.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Total Energie s’accroche. Après le refus de la mairie d’accorder son feu vert au projet d’implantation d’une station à hydrogène sur un terrain lui appartenant, le géant pétrolier revient aujourd’hui avec nouveau projet d’implantation, toujours sur la commune de Saran, mais sur un terrain privé cette fois-ci, situé près de l’autoroute.
Ouverte au public par tranches successives, la station serait principalement destinée aux poids lourds, avec une capacité quotidienne maximum de 2 tonnes d’hydrogène, soit l’équivalent d’une vingtaine de camions.
Pas d’implantation sans feu vert de la mairie
Maryvonne Hautin, la maire de Saran, reste quant à elle d’une grande prudence : "Je n’ai en soi rien contre ce projet, explique-t-elle ; encore faut-il que le dossier présente toutes les garanties, ne serait-ce qu’en matière d’accès ou de stationnement, or, pour le moment aucun dossier concret n’a été déposé. Impossible donc de me prononcer dans l’immédiat." Pragmatisme ou frilosité ? En tout état de cause, pas d’implantation sur la commune sans feu vert de la mairie.
On peut cependant comprendre l’empressement du géant énergétique à multiplier l’implantation de telles stations : il est, notamment grâce au partenariat qu’il a signé avec le groupe Air Liquide, l’opérateur majeur dans la constitution de ce qui pourrait devenir un véritable maillage de stations à travers l’Europe.
Seulement deux stations dans la région Centre-val de Loire
Car il s’agit bien là de la condition sine qua non d’un développement de cette énergie décarbonée. Et plus que tout autre opérateur, Total Energies a récupéré la plus grande partie de l’enveloppe que l’Europe avait décidé de consacrer au développement de cette énergie.
Total Energies a ainsi reçu de la commission européenne 26 millions d’euros pour déployer 15 stations d’hydrogène dans cinq pays (Autriche, Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas). La commission a ainsi prévu de financer l’installation d’un total de 2000 bornes de recharges et de 63 stations d’hydrogène le long de corridors stratégiques. L’A10 constituant l’un de ces corridors, la commission pourrait bien mettre l’opérateur sous pression pour qu’il remplisse ses obligations en accélérant le déploiement des sites.
Dans la région Centre-Val de Loire, seules deux stations à hydrogène sont actuellement en activité, toutes deux en Indre-et-Loire : l’une à Sorigny, accessible à tous, et l’autre, plus modeste et destinée aux seuls professionnels, dans le petit village de Bréhémont.