Trois membres d'une même famille du Loiret sont jugés lundi 25 et mardi 26 juin à Paris

Lundi 25 juin débute à Paris le procès en correctionnelle de trois membres d'une famille originaire du Loiret. Ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs à visée terroriste et sont accusés d'être impliqués dans la filière jihadiste. Le verdict sera rendu le mardi 26 juin. 

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Début du procès des jihadistes du Loiret d'une même famille

Lundi 25 juin débute à Paris le procès en correctionnelle de trois membres d'une famille originaire du Loiret. Ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs à visée terroriste et sont accusés d'être impliqués dans la filière jihadiste. Les trois risquent jusqu'à dix ans de prison. Le verdict sera rendu le mardi 26 juin. 
 

Du Loiret à la Syrie, jihad et recrutement en famille


Le fils a rejoint en Syrie son frère, bourreau français du groupe Etat islamique, pendant que le père organisait le départ de jeunes femmes désireuses d'épouser des jihadistes: trois membres d'une même famille sont jugés lundi et mardi à Paris. Il ne sera pas sur le banc des prévenus mais l'ombre de Yacine R. pèsera sur le procès de son père Farid, 58 ans, de son frère Samy, 22 ans, et de l'épouse de ce dernier, Sana, 26 ans, qui comparaîtront en correctionnelle pour association de malfaiteurs à visée terroriste.
 

Yacine R. est le premier à rejoindre la Syrie


Au sein de cette famille musulmane du Loiret, Yacine, que même ses proches ont décrit aux enquêteurs comme radical, ultra-violent voire "malade
mental", est en avril 2014, à 21 ans, le premier à rejoindre en Syrie ce qui deviendra quelques mois plus tard l'Etat islamique (EI).
On ne sait ce qu'il est advenu depuis de celui qui a, selon les enquêteurs, beaucoup combattu pour l'EI en Syrie et en Irak avant de devenir un des bourreaux  de l'organisation jihadiste. Il est notamment apparu à visage découvert sur des images de propagande de l'EI, un sabre ensanglanté à la main et un prisonnier décapité à ses pieds. Il pourrait toujours être dans la région irako-syrienne. Son itinéraire et ses appels à le rejoindre semblent avoir conditionné le parcours des prévenus, trois profils différents qui encourent jusqu'à 10 ans de prison.
 

Samy R. risque la plus lourde peine


Dans le rôle du jihadiste soupçonné d'avoir pris part aux combats, Samy est celui qui semble risquer la plus lourde peine. Selon ses proches, il est d'abord parti en Syrie en juin 2014 pour rejoindre Yacine, frère admiré avec lequel il avait une relation "fusionnelle". S'il a admis avoir été formé au maniement des armes et fait partie de la police religieuse de l'EI, il a nié toute participation aux combats. Le procès s'attellera à déterminer son degré de radicalité et d'adhésion à l'EI, sur lequel les enquêteurs semblent toujours s'interroger, relevant les persistantes "ambigüités" du personnage.


Ainsi, en janvier 2015, juste après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher, il apparaît, armé d'une kalachnikov, dans une vidéo de l'EI où il appelle les musulmans à commettre d'autre attaques en France. Mais quelques semaines plus tard, il déserte, s'enfuyant de Syrie avec sa femme Sana, enceinte, pour se rendre début avril au consulat de France en Turquie. Expulsés vers la France, ils seront arrêtés à leur arrivée à l'aéroport de Roissy.
Incarcéré, Samy dit avoir été "déçu" par l'EI et collabore avec les services de renseignements français, livrant les détails sur des figures jihadistes françaises croisées en Syrie (Abdelhamid Abaaoud, Boubakeur El-Hakim...).
Mais pendant sa détention, il continuera à échanger par téléphone avec ses parents et avec son frère Yacine, qu'il semble toujours autant admirer.


Farid R. le père recruteur

Dans le rôle du recruteur présumé, Farid R., le père de Yacine et Samy, a dans un premier temps caché aux enquêteurs le départ de ses deux fils pour la Syrie. Mais les résultats de sa surveillance ont convaincu les enquêteurs que ce patriarche franco-marocain était, malgré ses dénégations initiales, "parfaitement au courant" des agissements de ses fils dont il "partageait pleinement les convictions et l'engagement
au sein de l'EI".
Ils ont surtout découvert par la suite qu'il avait "veillé personnellement à l'acheminement jusqu'en Syrie" de plusieurs jeunes Françaises désireuses de s'y marier avec ses fils, dont Sana qui épousera Samy et Amandine C. qui s'unira à Yacine. Dans le rôle de l'épouse de jihadiste qui n'a pas combattu et se dit repentie, Sana a, contrairement à son mari Samy, été laissée libre à son retour en France en avril 2015. Originaire de Saint-Etienne, elle ne sera mise en examen que deux ans plus tard, en mai 2017, quelques mois après la parution des "Revenants", le livre du journaliste David Thomson consacré aux jeunes Français de retour du jihad irako-syrien, où elle est décrite comme ayant des convictions toujours radicales.
Interrogée en juin 2017, la jeune femme a déclaré aux enquêteurs avoir "honte" de son séjour au sein de l'EI et être aujourd'hui "totalement différente".
 
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