Avec "C'est arrivé près de chez vous", France 3 vous raconte un fait de l'actualité régionale retrouvé dans nos archives. En 1975, un bus de pèlerins de Sully-sur-Loire dans le Loiret s'écrasait dans un ravin en Isère. Bilan: 30 morts. Le président Valéry Giscard d'Estaing avait adressé son soutien aux familles tout comme le pape Paul VI.
Le 2 Avril 1975, à Vizille en Isère, un bus qui circule sur une route de montagne quitte soudainement la route et s'écrase au fond d’un ravin de 40 mètres. Le choc, d’une extrême violence, se produit peu avant 12h30 et ne laisse que peu de chances aux passagers. Parti la veille de Sully-sur-Loire, le bus ramenait dans le Loiret des pèlerins qui s'étaient rendu au sanctuaire de Notre-Dame-de-la Salette à l'occasion des fêtes de Pâques.
L'alerte est rapidement donnée et les sauveteurs tentent d'extraire de la carcasse métallique les 42 personnes prises au piège. Mais 29 d'entre elles n'ont pas survécu à la chute dont le chauffeur, un prêtre et deux enfants de 9 et 13 ans. Quatorze personnes sont également blessées dans l'accident.
Une vitesse de plus de 100 km/h due à une défaillance technique
Que s'est-il passé dans cette rampe de Laffrey sinueuse et réputée dangereuse? Le chauffeur allait vite, trop vite révèlent les premiers éléments de l’enquête. "On a trouvé sur les enregistrements de vitesse pour les 5 à 600 derniers mètres avant le drame une vitesse de près de 100 à l'heure. C'est ce qui nous amène à penser à une grave défaillance mécanique", explique le préfet de l'époque René Jannin.
Le gérant de la société de transport est inculpé pour homicides et blessures involontaires et placé en détention provisoire. Trois semaines avant le drame, il avait identifié une panne sur le ralentisseur électromagnétique du bus et l'avait démonté en vue de son remplacement mais avait oublié d'en installer un nouveau.
Malgré cette négligence, il est soutenu par la population de Sully-sur-Loire et même par des familles de victimes qui peignent le portrait d'un gérant professionnel et consciencieux. Il sera finalement condamné un an plus tard à un an de prison avec sursis.
Un village meurtri par le drame
Dans le Loiret, l'émotion est grande et le drame prend très vite une ampleur nationale lorsque le président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, adresse un télégramme de condoléances au maire de Sully. Le pape Paul VI prendra également la plume pour faire part de son soutien aux familles
3 jours après le drame, les cercueils des victimes sont rapatriés à la base aérienne de Bricy près d'Orléans par avion militaire, avant d'être conduits à Sully. La foule s’amasse dans l'église pour rendre un dernier hommage à un proche, un voisin et même au curé du village, lui aussi décédé dans l'accident.
130 morts sur cette route
Ce n’est pas la première ni la dernière fois que cette route de montagne tue. En 1973 déjà un bus de pèlerins belges s’était écrasé au même endroit faisant 43 morts. En 2007, c’est un car de polonais qui subit le même sort.
Au total, la rampe de Laffrey a fait plus de 130 victimes et est désormais interdite aux poids lourds et à certains transports en commun.