Après le pic de chaleur de début août, Météo France a "fait mouliner ses machines" pour tenter d'imaginer à quoi ressemblerait une canicule dans trente ans. Si aucune décision forte ne s'impose, les températures moyennes augmenteront et les épisodes exceptionnels seront plus fréquents.
Que nous réserve l'avenir climatique ? A l'échelle globale, les scientifiques, notamment ceux du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC), s'accordent à dire que le réchauffement climatique commence déjà à prendre des proportions dramatiques, et risque de s'aggraver si aucune intervention décisive ne se produit.
Pour illustrer ce constat, Météo France a choisi de prendre le problème dans l'autre sens et d'illustrer concrètement à quoi ressemblerait une carte météo d'une chaude journée d'août 2050. Quelques jours plus tôt, une fausse page météo présentée par Evelyne Dhéliat sur TF1 avait refait surface sur les réseaux sociaux et pour cause : pour le 18 août 2050, cette vidéo parodique sur le changement climatique annonçait des température très proches de celles réellement observées depuis le 7 août 2020 !
?️Épisode #canicule en 2050 ||
— Météo-France (@meteofrance) August 13, 2020
Météo-France a fait mouliner ses machines pour la réalisation de cette carte. Dans l’état actuel de la science, en 2050 une vague de chaleur sera de 1,2/1,5°C plus chaude que celle que nous venons de connaître, selon scénario «laisser faire», #GIEC. https://t.co/IikLDz9KQz pic.twitter.com/7UjFy7VbDA
Des épiosdes extrêmes plus fréquents dans les années à venir
"Dans l'état actuel de la science, une vague de chaleur sera de 1,2/1,5°C plus chaude que celle que nous venons de connaître, selon le scénario 'laisser faire'", indique Météo France. Une telle canicule, comparable à celle de 2019, sera deux fois plus fréquente qu'aujourd'hui dans trente ans, et pourrait franchir de nouveaux records de température, comme 42,8°C Orléans et 42,9°C à Châteauroux.Selon les projections du GIEC, les extrêmes de température sur les terres émergées "devraient augmenter davantage que la température moyenne à la surface du globe". Dans son rapport spécial sur un réchauffement de 1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels, "les extrêmes de température des journées chaudes pourraient augmenter d’environ 3 °C aux latitudes moyennes pour un réchauffement planétaire de 1,5 °C et d’environ 4 °C pour un réchauffement de 2 °C".
"Toujours selon les projections", poursuit le même rapport, "le nombre de journées très chaudes devrait augmenter dans la plupart des régions continentales, et c’est en zone tropicale que cette augmentation devrait être la plus marquée". Les épisodes de sécheresses ou d'inondations, tels que ceux observés en Centre-Val de Loire ces dix dernières années pourraient également voir leur fréquence augmenter.